La sénatrice Francine Muyumba Furaha a adressé, dimanche 15 décembre, au nom de la Commission des Relations extérieures du Sénat qu'elle dirige, une question écrite à la ministre des Affaires étrangères, Marie Tumba Nzeza. Elle l’interpelle sur le rappel définitif en RDC des ambassadeurs Ignace Gata et Zénon Mukongo. Le premier est représentant permanent de la RDC auprès des Nations unies à New-York et le second, auprès de l’Office des Nations unies et des institutions spécialisées à Genève (Suisse).
Francine Muyumba estime que la décision de la ministre Marie Tumba est une usurpation de pouvoir et une violation de l’article 81 de la Constitution. Ce texte dispose que le Président de la République a le pouvoir de nommer, relever ou révoquer, sur proposition du Gouvernement, les ambassadeurs et les envoyés spéciaux.
Les questions de la défense, la sécurité et les Affaires étrangères sont aussi des domaines de collaboration entre le Président de la République et le Gouvernement, ajoute-elle, en citant l’article 91 de la Constitution.
« Les informations en notre possession renseignent que la décision de Madame la ministre d’Etat n’a pas été délibérée en Conseil de ministres. En conséquence, elle a agi en attendant ses éclaircissements, en violation des articles sus-évoqués en usurpant les compétences qui ne lui sont pas reconnues », a expliqué la sénatrice Muyumba.
Elle attend donc de la ministre Marie Tumba des éclairages sur ces rappels définitifs, qui peuvent avoir « de lourdes conséquences, si elle n’est pas rapportée par la ministre ou annulée par le Président de la République. »
Cette question écrite étant introduite le jour de la clôture de la session de septembre, la réponse de la ministre Marie Tumba devrait intervenir à la session de mars 2020, sauf s’il y a une urgence, une session extraordinaire pourrait être convoquée.
Le 9 décembre dernier, le gouvernement congolais avait décidé de rappeler définitivement l’ambassadeur Ignace Gata Mavita, aux affaires à New-York depuis 2013. Dans son message, la ministre d'État aux Affaires Etrangères n’a évoqué aucune raison précise de ce rappel.