Les prix de certains biens et services ont pris de l’ascenseur sur le marché de Bunia en Ituri, à la suite de la situation sécuritaire volatile qui prévaut ces derniers jours dans le territoire de Djugu. Des marchands ont déclaré dimanche 18 février à Radio Okapi ne plus être en mesure d’accéder à ces zones pour se ravitailler en marchandises. Cependant, la Fédération des entreprises du Congo (FEC) en Ituri a déploré cette «spéculation des prix».
«Le prix du transport de Kasenyi – Bunia est passé de 15 000 à 40 000 francs congolais, à la suite de l’insécurité dans le territoire de Djugu. Voilà pourquoi nous sommes aussi obligé de rehausser nos prix», a expliqué Léontine, une vendeuse de poisson fumé au marché central de Bunia à la mi-journée de dimanche.
A quelques mètres de là se trouvait Mbidjo, la quarantaine révolue, qui exerce la même activité. Ce dernier attribue cette spéculation des prix du poisson au départ des pêcheurs du Lac Albert vers d’autres régions. Ils seraient partis par crainte des exactions de ces derniers jours dans le territoire de Djugu. «Beaucoup de pêcheurs ont fui en Ouganda», a-t-il affirmé.
«Les prix ont triplé »
«Franchement les prix ont triplé. C’est compliqué !», s’exclame Angèle Angoyo, une ménagère qui venait de faire quelques achats au marché. Parmi les produits dont les prix sont en hausse, il y a notamment le haricot, le choux ou encore des oignons. Par exemple, une mesure de 10 kilogrammes de haricot qui coûtait 9 000 francs congolais se négocie actuellement à quinze voir seize mille francs.
Dimanche dernier, le litre de l’essence était passé, du jour au lendemain, de 1500 à 3 voire 4000 francs congolais auprès des revendeurs ambulants. Pierre-Claver Bedidjo, un acteur politique, interpelle le ministre provincial de l’Economie et Finances pour stopper cette « escroquerie » qui se fait au nom de la crise du territoire de Djugu.
La sensibilisation d’abord
Le président de la FEC/Ituri, Bubu Lenga, renchérit qu’il n’y pas lieu d’augmenter les prix notamment des produits manufacturés car les opérateurs économiques disposent encore suffisamment de stocks.
Dans un communiqué officiel rendu public lundi dernier, Idelphonse Akayo, responsable du service du ministère de l’Economie nationale dont la mission est de contrôler les prix des biens sur le marché, avait promis de sanctionner des personnes qui vont se livrer à des spéculations des prix sur le marché. Jusques là, rien n’a été fait. Il dit prit privilégier la sensibilisation aux sanctions.