L’entreprise Plantation et huilerie du Congo (PHC/Feronia) s’est engagée à réaliser des projets socio-économiques au bénéfice des populations de Basoko, Yahuma et Isangi, où elle est implantée. Pour ce faire, elle a signé mercredi 22 novembre à Kisangani, un cahier des charges avec les chefs coutumiers de ces territoires de la Tshopo.
«La réhabilitation des routes, la construction des écoles, des centres et postes de santé. La réhabilitation des résidences des chefs des secteurs et chefs des groupements. La société et les communautés se sont convenues d’élaborer des projets d’intérêt communautaire d’agriculture, élevage, pêche, etc.», a expliqué Georges Lomaliza, député provincial de la Tshopo.
Tout en acceptant de mettre en application ce cahier des charges, PHC/Feronia invite les communautés locales à donner leur part convenue pour la réalisation de tous les projets. Godefroid Baelenge, directeur général de PHC/Feronia-Lokutu, leur demande d’élaborer des projets que sa société doit financer pour améliorer le niveau social de la population locale :
«Nous aimerions beaucoup plus impacter toute la communauté. Nous acceptons [de réhabiliter] toutes ces infrastructures demandées. Donc maintenant, nous demandons de produire certains matériaux et nous viendront pour réhabiliter ou rendre viables ces écoles ou ces dispensaires et centres de santé visés et ciblés.»
C’est depuis 1911 que l’entreprise PHC/Feronia, alors UNILEVER, s’est implantée dans ces trois territoires. Depuis lors, déclarent les autorités coutumières, PHC/Feronia n’a signé aucun cahier des charges en faveur de ces communautés.
Cette signature, affirment-elles, est consécutive à une forte pression exercée par les communautés riveraines sur cette société, à travers les barricades des routes, les sit-in et les marches pacifiques… «Que la société reconnaisse nos droits. Elle a beaucoup exploité nos terres. Dans certains villages, la concession de PHC est allée jusque dans les parcelles des gens. Et elle a planté les palmeraies même derrière les maisons d’habitation», a indiqué un chef coutumier.
Selon lui, beaucoup d’enfants de la zone ne voient plus les singes ni les autres animaux de brousse, les palmeraies ayant remplacé les forêts.
«Pour avoir les chenilles il faut parcourir 10 à 15 km. Dans le groupement Muingi nous sommes restés avec une étendue d’un Km et demi, 4 Km de terres reviennent aujourd’hui à PHC. Notre forêt est devenue aujourd’hui comme une brousse. Nous n’avons plus des bois, pas d’animaux de chasse. Même nos petits ruisseaux avec les poissons ont disparu. Nous voici aujourd’hui dans la famine», a poursuivi le représentant du groupement Muingi.
Le gouvernement provincial s’engage quant à faire le suivi de ce protocole d’accord. L’assemblée provinciale et le gouvernement provincial vont s’impliquer pour voir les délais légaux d’exécution de différents projets contenus dans le cahier des charges, a promis le vice-gouverneur de la Tshopo, Gaspard Bosenge Akoko.
Des comités de suivi ont été institués pour faire des évaluations semestrielles.
«Et après leurs évaluations, nous nous allons descendre pour voir si ces projets que nous sommes censés contrôler au niveau de la gestion ont été réellement exécutés», a assuré M. Bosenge.