Le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) a documenté au moins 5 190 violations des droits de l’homme en 2016 en RDC. Ce chiffre représente une augmentation de près de 30% par rapport aux 4 004 violations enregistrées en 2015, selon le rapport annuel du BCNUDH publié mercredi 25 janvier.
Le bureau des droits de l'homme explique que 2016 a été caractérisé par un grand nombre de violations liées à «la restriction de l’espace démocratique, notamment en lien avec le report des élections nationales initialement prévues en 2016». A cela s’ajoutent les activités accrues de plusieurs groupes armés, particulièrement dans le Nord-Est du pays.
Autre constat révélé dans le rapport : les agents de l’Etat sont responsables de 64% des violations des droits de l'homme, avec au premier rang les agents de Police nationale congolaise (PNC) qui sont auteurs principaux de 30% des violations. Le rapport attribue 1218 de violations aux militaires. Ce qui constitue une hausse de 10% par rapport à 2015.
Viennent ensuite les groupes armés, responsables eux, de plus de mille huit cent violations des droits de l'homme dans les territoires affectés par les conflits. Le groupe le plus cité est la Force de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI); alors qu’en 2015, c’étaient les FDLR. Les provinces de l’Est de la RDC sont les plus touchées.
Le rapport du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme a répertorié 1102 violations des libertés fondamentales liées à la restriction de l’espace démocratique:
«Ce nombre, en hausse importante par rapport à l’année précédente (260 violations), constitue plus de quatre fois le nombre total de ce type de violations documentées sur toute l’année 2015. Les auteurs de ces violations restent, à l’instar de l’année précédente, les agents de la PNC (539 violations) […], suivis par les agents de l’ANR (128 violations), les autorités politico-administratives (174 violations) et les militaires des FARDC (155 violations)».
Le document note également 480 victimes d’exécutions extrajudiciaires.
Un fait positif signalé cependant dans le rapport concerne la lutte contre l’impunité: au moins 167 militaires congolais et 59 agents de la PNC ont été condamnés pour des actes constitutifs de violations des droits de l’homme sur l’ensemble du pays.