Alors que le facilitateur Edem Kodjo a annoncé que ses « bras » restent ouverts « pour accueillir fraternellement tous ceux qui viendront » au dialogue, la Dynamique de l’opposition fait savoir qu’elle n’y prendra pas part.
Ce dialogue dont les travaux du comité préparatoire ont pris fin le week-end dernier doit débuter le 1er septembre prochain. Pour Freddy Matungulu, modérateur de la Dynamique de l’opposition, les préalables exigés par sa plateforme ne sont pas satisfaits. Il cite notamment la libération des prisonniers politiques.
«Nous ne sommes pas partie prenante. Nous n’allons pas participé à ces discussions. Les préalables n’ont pas été rencontrés. Les prisonniers politiques sont tous en prison au moment où nous sommes en train de parler. Et même ceux de la société civile dont on disait qu’ils devaient être libérés, ils sont toujours en prison», note Freddy Matungulu.
La Dynamique de l’opposition récuse également le facilitateur du dialogue dont il doute de la neutralité.
«Il est aussi important de souligner la récusation de M. Kodjo qui n’est pas un facilitateur neutre. On le voit très clairement», affirme M. Matungulu.
Pour l’opposant, le dialogue ne «permettra pas à la RDC d’obtenir le respect de sa constitution».
«Pour toutes ces raisons, nous ne sommes pas partie prenante. Nous demandons à la population congolaise de rester vigilante, de continuer à suivre ce qui se passe. Et on leur donnera des directives à travers une campagne de sensibilisation que nous allons mener bientôt», conclut-il.
«Pas inclusif»
Georges Kapiamba, coordonnateur de 33 ONG de défense des droits de l’homme, estime également que les préalables exigés par certaines parties pour participer au dialogue n’ont toujours pas trouvé de réponse.
«Les travaux [du comité préparatoire] n’étaient pas inclusifs. Les préalables fondamentaux qui ont été présentés pour créer les meilleures conditions de participation de tout le monde n’ont pas trouvé d’échos jusqu’à ce jour», soutient-il.
M. Kapiamba dit avoir connaissance du document final produit à la fin des travaux du comité préparatoire.
«Nous avons constaté qu’on parle du respect de la justice. Mais les parties n’ont pas pris l’engagement de pouvoir interdire toute instrumentalisation de la justice et moins encore de pouvoir obtenir la libération préalable des prisonniers politiques. Enfin, nous avons constaté que dans le document on parle d’un accord politique qui doit être trouvé à l’issue du dialogue. Cet accord va résulter de quelle disposition de la constitution», explique Georges Kapiamba, dénonçant une volonté de «violer la constitution».