«Il n’y a pas des places dans une armée ou un groupe armé pour des enfants. La guerre est faite par les adultes, pas par des enfants. Il ne faut pas recruter des enfants. Je voudrais dire aux groupes armés : parlez avec nous, entrons en dialogue pour voir comment on peut recevoir des enfants dans vos rangs pour qu’ils puissent avoir une vie normale comme tous les autres enfants».
Mme Dee Brillenburg Wurth, cheffe de la Section Protection de l’Enfant à la Monusco, a lancé cet appel vendredi 12 février 2016 à l’occasion de la journée internationale des enfants soldats ou associés aux groupes armés appelée aussi «journée main rouge».
Selon Mme Dee Brillenburg Wurth, une grande partie des filles recrutées dans les groupes armés sont invisibles. Chaque année on documente entre 7 et 8% des filles qui sont recrutées par les groupes armés. Cependant, indique la cheffe de la section protection de l’enfant à la Monusco, ces statistiques ne correspondent pas à la réalité.
«Des filles recrutées dans des groupes armés pour faire la cuisine ou être la concubine d’un chef du groupe armé, ça ne compte pas comme enfants soldats. Ce qui signifie que toutes ces filles, quand il y a des redditions des groupes armés, elles ne viennent pas. Elles ne savent pas qu’elles ont droit de bénéficier des programmes des DDR d’enfants», argumente Mme Dee Brillenburg Wurth .
Elle ajoute qu’il y a des commandants qui cachent des filles parce que très souvent elles sont soumises à des violences sexuelles et ils sont conscients que c’est un crime commis contre elles.
«Un autre problème triste pour ces filles utilisées à des fins sexuelles par les groupes armés, ce que soit elles ont des maladies soit elles sont enceintes ou ont des enfants. Il est difficile qu’elles s’échappent. Il y a aussi des stigmatisations pour ces filles sorties des groupes armés. Elles ne se sentent pas à l’aise de participer dans des programmes de réinsertion parce qu’elles pensent que si elles viennent avec des enfants ou leurs maladies, on va les rejeter dans la communauté. C’est une peur réelle», analyse Mme Dee Brillenburg Wurth.
Elle est interrogée par Jean-Pierre Elali IKoko.
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