Des boutiques et magasins ainsi que tous les marchés et services publics sont restés fermés vendredi 18 décembre dans la ville de Bunia, chef-lieu de l'Ituri. Le maire de Bunia, Ferdinand Fimbo Lebiliye, a ordonné la fermeture de toutes les activités publiques et commerciales pour soutenir la marche que le commissaire spécial de l’Ituri, Abdallah Penembaka, a organisée dans la matinée pour soutenir le dialogue politique préconisé par le président Joseph Kabila.
« Pendant le déroulement de cette marche, tous les magasins, toutes les boutiques, tous les marchés seront momentanément fermés. Seuls, les pharmacies, les hôpitaux, les écoles, instituts supérieurs et universités seront ouverts», indique le communiqué du maire de Bunia, que vous pouvez lire ici :
Des policiers munis de matraques ont par ailleurs été déployés aux abords du marché central de Bunia pour s’assurer du respect de la mesure du maire de Bunia par les commerçants, ont indiqué des sources locales.
Accusé d’avoir mobilisé les commerçants pour une cause politique, le président de la Fédération des entreprises du Congo (Fec) en Ituri, Constant Bubu Lenga, se défend d’avoir obéi aux ordres de l’Etat. « Quand le commissaire spécial a dit qu’il voulait organiser cette marche et que je puisse mobiliser les commerçants, je dois obéir parce que c’est lui l’autorité de l’Etat», a-t-il argué.
De son côté, l’opposition a dénoncé une mesure dictatoriale. «Ce qui nous choque, c’est que la marche est devenue quelque chose de conditionnelle. C’est une dictature ! Nous (ne sommes plus) à l’époque de Mobutu», a martelé Liévin Binwenyi, secrétaire provincial de l’Union pour la nation congolaise (UNC), en Ituri.
Selon lui, la mesure de fermeture des commerces est illégale et anticonstitutionnelle. Même son de cloche de la part du président de la société civile de l’Ituri, Jean Bosco Lalo, qui a désapprouvé la démarche des autorités locales.
Le président de la société civile de l’Ituri, qui dit soutenir le dialogue, estime cependant que cette « marche imposée » est une demande de trop pour une population dont la survie dépend de ses activités quotidiennes, notamment le petit commerce.
La marche à belle et bien eu lieu ce vendredi dans les avant-midis à Bunia. Magasins, boutiques et marchés ont été certes fermés, mais l’engouement populaire n’était pas au rendez-vous, ont rapporté des témoins.