Le mouvement pro-démocratie «Lutte pour le changement» (Lucha) et tous ceux qui le soutiennent sont interdits d’exercer toute activité dans cette ville de la province du Nord-Kivu. Dans un communiqué signé le jeudi 3 décembre et rendu public ce week-end, le maire de la ville de Goma, Dieudonné Malere Ma-mitcho reproche à ce mouvement citoyen de fonctionner sans documents juridiques.
Selon Malere Ma-mitcho, Lucha manque notamment de personnalité juridique du mouvement, de règlement intérieur et surtout de l’autorisation de fonctionner. Dans cette optique, ce mouvement exercerait ses activités dans l’illégalité, explique le maire dans son communiqué.
Lucha n’a par ailleurs pas de bureau, ni de cartes des membres, encore moins un représentant légal devant répondre à une convocation des autorités urbaines, ajoute le maire. Dans ce communiqué, Dieudonné Malere Ma-mitcho met en garde quiconque tenterait de défier cette mesure en organisant des activités sous la houlette de la Lucha à Goma.
Selon le maire, cette décision fait suite à un échange qu’il a eu la semaine dernière avec trois membres de ce mouvement sur la viabilité de cette association. De leur côté, les membres de Lucha joints par Radio Okapi ont préféré ne pas se prononcer sur cette décision de la mairie de Goma.
Le mouvement citoyen Lutte pour le changement est toujours accusé par le gouvernement de «terrorisme». En novembre dernier, neuf de ses militants avaient été arrêtés lors d’une manifestation pacifique à Goma avant d’être transférés le 2 décembre à la prison centrale de Munzenze.
Une délégation de cette ONG, membre de la plate-forme Filimbi, avait d’ailleurs séjourné depuis lundi 12 octobre à Kinshasa non seulement pour plaider en faveur de la libération de leurs membres et militants mais aussi pour redorer, avaient-ils affirmé, l’image de leur mouvement.