Le ministre provincial de la Justice du Kasaï-Oriental a lancé le week-end dernier un appel à « toutes les personnes de bonne volonté » à apporter des aliments aux détenus de la prison centrale de Mbuji-Mayi. Jean-Claude Musaas Manyong interpelle principalement lesindividus de bonne foi, les ONG et les entreprises de la place.
«Ce sont nos frères, nos sœurs, qui sont dans cette prison. Et je pense que leur venir en aide c’est également un devoir chrétien. Si tous ceux qui commettent des forfaits pouvaient avoir la chance d’être attrapés et incarcérés, je crois qu’il y aurait beaucoup plus que ceux qui sont là actuellement. Et donc, tout le monde est exposé d’une manière ou d’une autre», a affirmé Jean Claude Musaas.
L’appel du ministre provincial de la Justice est consécutif à la situation alimentaire précaire des détenus de la prison centrale de Mbuji-Mayi. Les fournisseurs des vivres hésitent à livrer leurs produits à crédit car le gouvernement n’honore pas promptement ses factures,ont indiqué des sources sous couvert d’anonymat. Conséquence : les prisonniers meurent de faim.
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Le 14 septembre dernier, le directeur de la prison centrale de Mbuji-Mayi avait alerté les autorités sur la pénurie des vivres qui guettait son établissement. Laurent Bafuafua prévenait que si cette situation de manque des vivres perdurait, elle entraînerait des décès parmi les prisonniers.
Outre la pénurie des vivres, la prison centrale de Mbuji-Mayi fait également face à la tuberculose depuis plusieurs mois. Vingt-sept détenus sont déjà morts de cette maladie depuis 2014.
En visite de travail au Kasaï-Oriental, le vice-ministre de la Justice avait facilité le transfert des prisonniers malades de tuberculose vers les institutions sanitaires et fait libérer 110 prisonniers afin de désengorger cette maison carcérale.