Lors de la célébration de la journée internationale de l’enfant africain mardi 16 juin le Réseau des éducateurs des enfants et jeunes de la rue en RDC (REEJER) a déploré le faible taux d’enregistrement des enfants à l’état civil en RDC. En outre, beaucoup d’enfants vivent dans la rue ou gagnent leur vie, et parfois font nourrir leurs familles, grâce à la mendicité et aux petits métiers.
Le président du conseil d’administration du (REEJER), Roger Mafolo, a indiqué que la RDC fait partie de dix pays aux taux d’enregistrement des naissances les plus bas. Avec une population estimée à 70 millions d’habitants, la RDC ne dispose que de 1200 principaux bureaux d’Etat civil. L’accessibilité de certaines zones demeure difficile, selon la même source.
Reconnaissant cette situation, le ministre provincial de l’Intérieur de Kinshasa, Emmanuel Akweti, a présenté la solution préconisée par son gouvernement:
«L’autorité urbaine a pris des mesures incitatives en éliminant des obstacles à l’enregistrement; notamment à la création des plusieurs bureaux secondaires de l’état civil à travers les communes et quartiers, afin de rapprocher les administrés au bureau de l’état civil.»
L’enregistrement à l’état civil se fait gratuitement pendant 90 jours après la naissance, a précisé pour sa part le président du tribunal pour enfants de Matete. Dépasser ce délai, a-t-il prévenu, les parents seront soumis au paiement de ce document.
Le REEJER, l’Unicef, l’Ambassade de France, la Banque mondiale et le gouvernement congolais ont ainsi organisé ce jour à la paroisse catholique Christ Roi de Kasa-Vubu et au stade municipal de Masina de Kinshasa plusieurs manifestations, dont le récital des poèmes des enfants démontrant l’importance de l’enregistrement des enfants à l’état civil.
Des rêves
A Kinshasa, les enfants vivent dans de différentes conditions sociales. Il y en a qui sont à l’école, d’autres qui font de petits métiers et d’autres encore qui vivent de la mendicité. Mais ils rêvent tous d’assumer des fonctions importantes dans la société.
Devant une école de Binza, Christelle (14 ans), Lémi (13 ans) et leurs amis semblent mener une vie normale. Ils sont scolarisés par leurs parents. Ils ambitionnent de devenir notamment des médecins, avocats, pilotes, banquiers, communicateurs…
Par contre à 16 ans, Rubens dit n’avoir jamais été à l’école. Lui et bien d’autres mineurs comme lui sont obligés de mendier dans les artères de Kinshasa et de s’adonner aux petits métiers pour survivre.
Un de ses amis, Munongo (17 ans) témoigne:
«Je suis cireur, depuis maintenant trois ans. Cette année, je n’ai pas étudié, j’ai quatre aîné à l’ISP (Institut supérieur pédagogique). Papa n’arrive pas à nous [scolariser] tous. Papa est vivant, mais maman est déjà morte. Il est seul, il n’arrive pas à supporter la charge ! Moi, je rêve de faire la mécanique.»
Non loin de la Place Victoire, Kennedy (14 ans) dit laver les véhicules pour vivre et aider sa famille. «Je n’étudie pas parce que je n’en ai pas les moyens. Si j’ai les moyens, je vais devenir médecin. Si quelqu’un veut bien me payer les études, je retournerai à l’école », a-t-il lancé.
La journée de l’enfant africain a été instituée en 1976, pour faire le point sur la situation des droits de l’enfant sur le continent.
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