Quatre militaires et deux policiers accusés d’avoir usé de violence contre la population de Yalisika, en Equateur, vont rester en détention. La cour militaire de l’Equateur a rejeté mercredi 11 juin à Mbandaka leur demande de liberté provisoire. En 2011, ces membres des forces de l’ordre auraient violemment réprimé la manifestation des habitants de Yalisika qui réclamaient à la Société industrielle et forestière du Congo (Siforco) le respect de ses engagements pour le développement de cette localité située dans le territoire de Bumba.
Le commissaire supérieur Koyo, principal accusé dans cette affaire, est aux arrêts depuis deux mois. Ces coaccusés depuis 2013. Dès la première audience le vendredi dernier, les avocats de la défense avaient soulevé les irrégularités liées à la procédure d’arrestation des détenus. Et avaient plaidé pour leur liberté provisoire.
La cour a reconnu les différentes irrégularités soulevées par les parties en causes mais a refusé d’accorder la liberté provisoire, estimant que les accusés comparaissent déjà et qu’ils connaîtront bientôt leurs sorts.
De son côté le conseil de la Siforco, qui estimait irrégulière sa saisine par la cour, avait quitté la salle d’audience mercredi. La compagnie plaide tantôt civilement responsable dans cette affaire, tantôt non. C’est elle qui avait fait appel aux forces de l’ordre contre les habitants de Yalisika lorsque ces derniers manifestaient pour lui réclamer le respect du cahier de charges signé depuis 2005 avec la communauté. Un cahier de charges qui prévoyait des actions de développement que Siforco devaient initier en faveur des populations locales.
La Cour militaire n’a en revanche pas immédiatement mis hors de cause Siforco comme celle-ci le demandait. Elle doit d’abord examiner les faits dont elle est saisie et pourra alors se prononcer en toute responsabilité, ont argué les juges.
L’équipe de forces de l’ordre, dépêchée à Yalisika le 3 mai 2011 pour rétablir l’ordre public à la suite d’un conflit opposant la population locale à Siforco, aurait dérapé. Selon des sources locales, les éléments de force de l’ordre envoyés sur le lieu auraient passé à tabac indistinctement tous les villageois. Un habitant a succombé de ses blessures, et d’importants dégâts matériels enregistrés.
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