L’ancien député national du PPRD et président de l’association socio-culturelle Lwanzo lwa Mikuba, Vano Kalembe Kiboko, a été arrêté par le Parquet général de la République lundi 29 décembre à Kinshasa, après avoir été empêché la veille par la Direction générale des migrations (DGM) de voyager pour Paris avec sa femme et ses deux enfants. Selon son avocat, il est inculpé d’incitation à la haine tribale et de trouble à l’ordre public au Katanga. « Il est en train d’être auditionné au Casier judiciaire », a précisé la même source mardi à Kinshasa.
Le président de Lwanzo lwa Mikuba, une association regroupant tous les Sanga du Sud-Katanga, a été arrêté au parking du bureau national de la DGM à Kinshasa par des policiers avant d’être acheminé au Parquet général de la République.
L’honorable Vano KIboko vient d’être transférer à l’Inspectorat Général des Services Judiciaires près le Parquet Général de la République.
— Jean Claude Muyambo (@MuyamboKyassa) 29 Décembre 2014
D’après un communiqué publié par l’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj), le Parquet général de la République poursuit cet ancien député pour avoir fait une déclaration à travers certains médias de Lubumbashi dans laquelle il s’opposait à la révision constitutionnelle. Il lui est aussi reproché, selon la même association, d’avoir déclaré être favorable à la candidature du gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, à l’élection présidentielle de 2016.
L’Acaj dénonce cette arrestation qu’elle qualifie d’arbitraire. Elle exige la libération sans condition de Vano Kalembe et l’ouverture d’une enquête indépendante à ce sujet.
Dans son communiqué, cette ONG des droits de l’homme condamne également les menaces et intimidations dont font l’objet actuellement plusieurs personnes qui s’opposent à la révision constitutionnelle en RDC. Elle demande au chef de l’Etat de faire cesser toutes ces menaces.
Le collectif des organisations non gouvernementales pour la bonne gouvernance en RDC a aussi exigé, dans un communiqué rendu public ce mardi 30 décembre, la libération sans conditions de Vano Kalembe Kiboko. Les libertés d’expression et de mouvement étant garanties par la constitution, selon la source, il est inacceptable de procéder à l’arrestation d’un opérateur politique en raison de son point de vue.
«Nous exigeons à ce que Monsieur Vano Kiboko soit libéré, parce qu’il n’a commis aucune infraction», a affirmé Rashidi Akida le président de ce collectif.
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