Les activités sociales et économiques ont été paralysées, lundi 20 octobre dans la matinée, dans la ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, à la suite d’une journée ville-morte lancée par l’opposition pour dénoncer les massacres perpétrés, ces derniers jours, contre les civils dans le territoire de Beni.
Selon la société civile du territoire de Beni, plus de 80 personnes ont été tuées à Beni en l’espace d’un mois. Des meurtres attribués aux rebelles ougandais des ADF.
A Goma, boutiques et magasins de l’avenue du Commerce ainsi que du centre-ville sont restés fermés. Quelques commerçants rencontrés devant leurs boutiques fermées à Birere disent exprimer ainsi leur soutien aux populations de Beni et sollicitent une action urgente du gouvernement.
Au Marché central de Virunga, tous les étalages sont restés vides. Certaines écoles de l’Ouest de la ville qui avaient déjà ouvert leurs portes ont vu les cours perturbés par des jets de pierres des inconnus.
Plusieurs parents ont été obligés d’aller récupérer leurs enfants, une heure seulement après le début des enseignements.
Les véhicules affectés au transports en commun sont également rares.
Un motard a fait savoir qu’il soutenait totalement l’action de la journée ville morte. Pour lui, il n’est pas normal que les habitants du territoire de Beni soient tués par dizaines alors que le gouvernement dispose des moyens pour les sécuriser.
Pour leur part, les femmes regroupées au sein des associations, ont demandé au chef de l’État de sanctionner les autorités qui ont failli à leur mission de sécuriser la population, occasionnant ainsi la mort des innocents.
Elles demandent également aux députés élus du Nord-Kivu d’interpeller le ministre de la Défense, Alexandre Luba Ntambo, pour qu’il s’explique sur cette situation devant l’Assemblée nationale.
Situation identique à Lubero
Dans plusieurs localités de Lubero, les habitants ne sont pas restés indifférents face aux massacres perpétrés contre les civils à Beni. Dans ce territoire du Nord-Kivu aussi, marchés, boutiques, et magasins sont restés fermés à la suite d’un appel lancé par la société civile de Lubero
«Pour compatir avec la population du territoire de Beni, victime des tueries et enlèvements, nous observons une journée ville morte. Toutes les activités sont paralysées et les instances de méditation sont organisées par les groupes de jeunes», a déclaré Joseph Malikidogo le président de la Société civile de Lubero.
A propos de ces tueries, le Parti libéral pour le développement (PLD) avait exigé, le week-end dernier, la démission du ministre de la Défense.
De leur côté, les jeunes de Beni ont instauré, depuis le samedi dernier, des brigades de patrouilles nocturnes dans différents quartiers de la ville. Selon Jimmy Kighoma, président du conseil urbain de la jeunesse, il s’agit d’une stratégie d’auto-prise en charge pour la sécurité de cette ville.
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