Le dossier de 61 containers de grumes saisis au port de Matadi connaît un nouveau rebondissement. Alors que la société Tala Tina déclare avoir obtenu un jugement du parquet de N’djili lui restituant cette cargaison, la société Terco avec laquelle elle est en procès dément cette version. Dans une conférence de presse samedi 11 octobre à Kinshasa, les avocats de cette société forestière soutiennent que la vraie décision judiciaire est celle obtenue aux tribunaux de commerce de Kinshasa et Matadi par la société Homimex ayant acheté ces grumes auprès de Terco.
Me Serge Zima, avocat de la société Terco, déplore l’attitude de Tala Tina:
«C’est vraiment oiseux, et même indécent de parler de la question d’une décision judiciaire dont la société Tala Tina aurait bénéficié. Oiseux parce que généralement tout intellectuel sait que le parquet ne tranche jamais des litiges. La constitution est claire. Elle dit que la mission de dire le droit est dévolue aux cours et tribunaux.»
La société Tala Tina est en train de tromper l’opinion, a-t-il soutenu, précisant qu’elle n’a aucune décision lui restituant ces grumes. Au contraire, l’ayant-cause de la société «Terco est bénéficiaire d’une décision qui lui reconnaît irrévocablement la propriété de ces grumes», a indiqué la même source sans autres précisions.
Me Serge Zima affirme ne pas comprendre pourquoi on va manipuler l’opinion sur une question claire. « L’attitude du parquet de grande instance de N’djili surprend. Je me dis peut-être que c’est une tentative de pouvoir sauver une personne avec qui on a peut-être des accointances. Mais ça n’a rien à avoir avec le droit et ce parquet en est conscient», a estimé l’avocat de la société Terco.
Il y a six jours, Raphael Nzuzi, représentant de Tala Tina au Bas-Congo, faisait état s’une décision du Parquet général de la République, qui a reconnu fin septembre dernier à cette entreprise la propriété de cette cargaison. Par la même occasion, il a accusé Terco d’user de certaines influences politico-judiciaires pour bloquer l’exécution de cette «décision judiciaire».
Lors d’une conférence de presse mardi 26 août à Kinshasa, la Coalition nationale contre l’exploitation illégale du bois qui regroupe des ONG environnementales avait accusé la société Terco, installée dans le territoire de Kwamouth au Bandundu, de vouloir exporter illégalement ces 61 containers du bois wenge vers la Chine. Cette cargaison contient plus de 580 grumes exploitées frauduleusement dans la forêt wu de la province de Bandundu, selon cette coalition.
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