Plusieurs dizaine de Congolais de la RDC expulsés de Brazzaville sont arrivés samedi 19 avril à Kinshasa, via la gare fluviale de l’Onatra. Ces expulsés, en majorité des jeunes gens, affirment avoir été traités de manière inhumaine par la police Brazzavilloise. Parmi eux, certains étaient totalement débraillés. D’autres ont reconnu avoir été des Kulunas.
Un des expulsés témoigne :
«L’opération se passe très mal. Je viens de réaliser plus d’une semaine en prison. C’est par la grâce de Dieu que nous sommes arrivés à Kinshasa. Les gens meurent. Nous sommes refoulés. Les biens sont saisis et pillés, nos habitations brûlés. Nous avons vraiment souffert. Ça, ce n’est plus un pays fréquentable. Je préfère retourner souffrir chez nous plutôt que d’aller vivre à Brazzaville».
Certains de ces expulsés reconnaissent s’être longtemps adonnés au banditisme. Ils appellent le gouvernement de leur pays à les aider à pouvoir changer de vie. C’est notamment le cas cet expulsé qui se dit membre d’un gang dénommé «Ecurie de Aitshela» :
«Nous retournons au pays parce que de l’autre côté, nous n’avons pas supporté la maltraitance. Nous ne sommes plus des Kulunas et nous ne pouvons plus rentrer à Brazzaville. Que les autorités nous trouvent du travail pour que nous reprenions une vie normale», a-t-il appelé.
Ces jeunes gens plaident pour leur intégration sociale afin de pouvoir se prendre en charge dignement.
Plusieurs vagues de Congolais ont été expulsés cette semaine de Brazzaville dans le cadre d’une opération de la police de cette ville contre le banditisme.
Suite à ces expulsions, des voix se sont levées en RDC pour condamner le manque de réaction du gouvernement.
En réponse à ces dénonciations, le ministre des Médias et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a promis que des efforts diplomatiques de Kinshasa ont permis d’obtenir la constitution d’une commission d’enquête mixte pour encadrer ces opérations de refoulement.
Le ministre congolais des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda, a rencontré à ce sujet le président du Congo Brazzaville, Denis Sassou Nguesso, à Brazzaville vendredi 18 avril dernier.
Aucune déclaration n’a été faire à l’issue de cette rencontre de plus d’une heure.
Mais selon le service de presse du ministre des affaires étrangères de la RD Congo, l’affaire de ces expulsions des ressortissants a été au centre de ces échanges, en vue d’une solution compatible avec le caractère privilégié des relations qui doivent exister entre les deux pays, dont les capitales sont les plus rapprochées du monde.
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