Revue de presse kinoise du mardi 11 mars 2014
Le gouvernement de cohésion nationale promis par le chef de l’Etat Joseph Kabila en octobre 2013 intéresse les journaux parus ce matin à Kinshasa. « Haro sur le chantage », titre Forum des As. Le quotidien appelle l’opinion et surtout la classe politique à s’interdire toute agitation et à se concentrer à gérer les besoins quotidiens des populations. Et il y a une raison pour cela, « de par la Constitution, la nomination du Premier ministre relève du pouvoir discrétionnaire du Président de la république. D’autre part, le très énigmatique Raïs n’est pas du genre à se laisser dicter des nominations », avance le journal.
Le quotidien qui appelle les politiciens à la tempérance sur leurs attentes relatives au prochain gouvernement ne s’est pas empêché de publier les résultats du sondage « Les Points » qui classent les ministres de Matata Ponyo. Selon les Kinois interrogés par cet institut de sondage, trois ministres émergent du lot, rapporte Forum des As : Raymond Tshibanda des Affaires étrangères, Richard Muyej de l’Intérieur et Félix Kabange de la Santé.
Dans son éditorial du jour, La Prospérité estime que l’effervescence observée autour de la nomination du Premier ministre relève de la distraction. « Au regard du temps perdu et des enjeux, l’annonce de ce gouvernement n’est plus forcément un évènement porteur d’un espoir du renouveau », pense le quotidien.
Le journal explique que le paysage politique est craquelé aujourd’hui en quatre tendances principales, celle des concertateurs qui veulent accéder aux affaires, celle de l’opposition qui veut un « vrai dialogue », celle de Tshisekedi qui n’a « ni foi, ni adhésion à un quelconque dialogue avec qui que ce soit » et celle des évêques qui demandent l’amendement de la feuille de route des élections proposées par la Ceni.
Et ce sont justement les élections qui devaient retenir l’attention de la classe politique en lieu et place de l’agitation autour d’un gouvernement, estime La Prospérité. « La classe politique dont les visées rivalisent généralement d’ardeur, pour le changement à la tête du pays, ne ferait-elle pas mieux de s’y pencher, plutôt que de passer du temps à pérorer, pour se rendre compte, plus tard, qu’elle n’était pas prête ? », conclut le journal sur une note interrogatoire.