Global Witness dénonce une supercherie dans la transaction entre la société Nessergy, de l’homme d’affaires israélien Dan Gertler, et le gouvernement congolais sur le bloc pétrolier situé au large du littoral atlantique congolais. Dans un rapport publié jeudi 23 janvier, l’ONG britannique indique que cette entreprise pétrolière avait acheté ce bloc auprès de Kinshasa à 500 000 dollars américains en 2006 et qu’elle l’a revendu au même gouvernement à 150 millions de dollars en 2012. De son côté, Nessergy parle d’un rapport malveillant et entaché de beaucoup de légèretés.
Global Witness déplore le fait que l’Etat congolais n’a pas publié le contrat de vente de ce bloc pétrolier. Ce fait, selon l’ONG, est contraire aux lois congolaises sur la transparence. Ce contrat entre la RDC et Nessergy présente de nombreuses similitudes avecs toute une série d’accords secrets de son propriétaire Dan Getler dans le secteur minier, fait remarquer Global witness.
L’ONG estime qu’avec cette revente, cet homme d’affaire a empoché 300 fois plus le prix qu’il avait payé en 2006. C’est un bénéfice faramineux, déplore l’ONG britannique.
Elle s’indigne que même les autres actionnaires de Nessergy ne soient pas connus. En outre, elle se dit préoccupée par les risques de corruption qui entourent de nombreux marchés conclus par Dan Gertler en RDC.
La vérité selon Nessergy
Mais pour l’entreprise incriminée, le rapport de Global Witness est malveillant et entaché de beaucoup de légèretés du fait que plusieurs considérations importantes sont négligées.
Le porte-parole du groupe Fleurette dont Nessergy est filiale, François Ndjeka, dit ne pas comprendre pourquoi l’ONG britannique n’a pas pris en compte d’autres payements effectués par cette société; comme les droits superficiels qui sont annuels, les frais de formation et les frais de risques environnementaux.
François Ndjeka explique «la vérité» dans cette affaire, selon Dan Gertler:
«Moi je suis détenteur d’un titre. J’ai investi mon argent pour conserver ce titre. J’ai fait des études et j’ai certifié les réserves qui sont là. Vous me demandez, parce que vous étés intéressés. Je suis d’accord. Mais vous me payez sur base de ce que j’ai investi. Il y a aussi ce que j’envisageais de gagner lorsque j’ai payé mon permis.»
Il précise par ailleurs que, contrairement aux affirmations de Global Witness, ce contrat n’est pas signé avec la RDC seulement, mais avec la RDC et l’Angola, les deux pays comme acheteur. Et pour l’instant, ajoute-t-il, il n’y a que l’Angola qui a payé sa part. La RDC s’est engagée à faire de même lorsque l’exploitation va commencer.
Le rapport de Global Witness est publié au moment où le Parlement congolais envisage d’adopter une nouvelle loi sur les hydrocarbures, qui pourrait contribuer à lutter contre la corruption dans ce secteur, en incluant des mesures fermes propices à la transparence.
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