La Société civile du Sud-Ubangi accuse les autorités territoriales de ne pas s’impliquer efficacement dans la résolution des conflits communautaires, et de faire payer leur intervention lors de leurs descentes sur terrain. Le commissaire de district intérimaire, qui nie ces accusations, parle plutôt de manque de moyens logistiques pour bien remplir leur mission. Entre-temps, ce district de l’ouest de l’Equateur bat le record des conflits communautaires.
Dans un rapport publié dimanche 20 octobre à Gemena, chef-lieu de district, la Société civile du Sud-Ubangi explique la résurgence de ces conflits surtout par une gouvernance laxiste des autorités territoriales.
Ces dernières restent dans les chefs-lieux de leurs juridictions au lieu de descendre sur le terrain voir comment cohabitent les différentes communautés, lit-on dans le document.
Jules Mopila, le président de la Société Civile du Sud-Ubangi, s’indigne aussi que ces autorités n’hésitent pas à conditionner leurs descentes sur les lieux par le paiement de frais indus.
«Le temps que les parties versent les frais, la situation dégénère sur le terrain et il y a mort d’hommes et des cas de violences sexuelles. Quand ils se comportent ainsi, la population qui attend la solution qui devait venir de leur part finit par se prendre en charge, ils cherchent à trouver des solutions par des règlements de compte», a-t-il expliqué.
Le commissaire de district intérimaire du Sud-Ubangi, Norbert Itale, réplique que les autorités territoriales ne sont pas insensibles aux conflits communautaires, mais elles manquent la logistique nécessaire pour faire leur travail.
«L’administrateur du territoire, comme le commissaire de district, comment ils peuvent se déplacer du chef-lieu du territoire pour aller dans tel secteur, dans tel groupement ? Il faut qu’il y ait un moyen logistique ! Les véhicules dont on venait de nous doter sont tous tombés en panne. Donc, le territoire n’a maintenant aucun véhicule», a-t-il affirmé.
Le district du Sud-Ubangi est en proie à des conflits communautaires de tout genre. Le plus célèbre, qui a opposé les Enyele et les Monzaya en 2009 et 2010, avait donné naissance à un mouvement insurrectionnel, le Mouvement de libération indépendante et alliés (MLIA).
Les violences liées à cette insurrection armée s’étaient étendue jusqu’à Mbandaka, chef-lieu de province, avant d’être freinée par l’armée. Parmi les insurgés, 17 avaient été condamnés à la prison à perpétuité et 5, en fuite, à la peine capitale.
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