Treize enfants ont échappé à un réseau de trafic d’êtres humains à Kinshasa. Ces enfants, dont l’âge varie entre 1 et 10 ans, sont originaires de la province du Bandundu. Au nombre de seize au départ, ils auraient été recueillis auprès de leurs familles à Kikwit, Idiofa et Gungu par un groupe d’individus se présentant comme des membres d’une organisation caritative. Ces personnes auraient notamment promis aux parents de scolariser leurs enfants dans la capitale congolaise.
Arrivés à Kinshasa depuis le mois de mai, ces enfants n’ont jamais été scolarisés. Ils ont été séquestrés dans un centre d’hébergement dans la commune de Masina près du fleuve Congo dans un quartier difficilement accessible.
Le député national Willy Makiashi, élu de Gungu, a participé à la recherche de ces enfants. Il dit les avoir trouvés dans un état lamentable.
« Les enfants avaient des cheveux non naturels, des kwashiorkorés [souffrant de kwashiorkor], ils avaient des petits ventres ballonnés », raconte-t-il.
L’élu explique que la situation de ces enfants a été connue après que la famille de l’un d’eux informée de la venue à Kinshasa de leur fils s’est mise à sa recherche.
Suspectant une supercherie, la famille a mené des enquêtes avec le député et l’épouse de l’ancien Premier ministre Antoine Gizenga pour retrouver finalement les enfants dans ce centre d’hébergement de Masina en compagnie de deux dames qui disent tout ignorer de l’affaire. Mais deux enfants n’ont pas été retrouvés.
La famille qui a lancé l’alerte a récupéré son enfant. Les treize autres sont rentrés au Bandundu auprès de leurs familles respectives.
Mais les responsables de cette supposée organisation caritative n’ont toujours pas été retrouvés. A la Direction générale de migration, on dit avoir été informé de l’affaire.
Cette affaire surgit alors que la RDC vient de suspendre l’adoption internationale des enfants congolais par des étrangers pour une durée de douze mois.
Invitée sur Radio Okapi le mercredi 16 octobre, Sonia Mugalu, conseillère en communication de la DGM, explique qu’à travers cette décision, la RDC veut protéger ses enfants qui sont parfois « revendus par Internet aux plus offrants ».