Plus de mille six cents ménages des réfugiés centrafricains vivant à Bondo (Province Orientale) refusent de se rendre dans le territoire d’Ango où le Haut commissariat pour les réfugiés a aménagé un camp pour eux. Ces réfugiés préfèrent rester dans les localités de Baye, Ndu et Nzere, à plus de 500 kilomètres au nord de Kisangani où ils vivent.
Selon le président de la société civile de Bondo, Evariste Booto, ces réfugiés disent craindre la présence des groupes résiduels des rebelles ougandais de la LRA, des bandits appelés « Ouda », des braconniers et des Mbororo, ces éleveurs étrangers armés qui commettent des exactions sur les populations dans le territoire d’Ango.
«Depuis que l’opération est déclenchée, il n’y a que 64 personnes qui sont en route vers Ango. Parmi elles, il n’y a que des indigents et des vieillards, les autres n’acceptent d’y aller. Ils craignent des Mbororo, qui sont parmi des rebelles qui ont attaqué la Centrafrique, disent-ils. Les réfugiés croient aussi que les Mbororo sont à Ango. Ils craignent aussi la présence des LRA», a affirmé Evariste Booto.
Ces réfugiés refusent en outre de se rendre à Ango à cause de la distance entre Bondo et Ango, longue de 535 kilomètres.
« Ils ne veulent pas ce déplacement. Ils se demandent comment on peut les déplacer à plus de 500 kilomètres de leur ville. Pour eux, Bondo est plus sécurisé qu’Ango parce qu’il n’y a pas d’attaque des LRA dans cette cité », a ajouté Evariste Booto.
Ces ménages sont à Bondo depuis le mois mars dernier. Ils avaient fui la guerre en République en Centrafrique qui avait conduit au renversement du régime d’Ange Félix Patassé.