Les transporteurs de l’axe Kinshasa-Matadi-Boma ont levé leur grève le samedi 19 janvier. Les camionneurs grévistes et leurs employeurs ont trouvé un compromis sur leur salaire et leur prime. Il devrait débuter des négociations sous les auspices du gouvernement congolais dès le début de la semaine prochaine. Le ministre de l’Emploi, du Travail et de la Prévoyance sociale, Bahati Lukuebo, a annoncé que le salaire minimum des transporteurs doit passer de 50 à 300 000 Francs congolais (soit d’environ 50 à 300 $US) pour les camionneurs. Celui des convoyeurs doit passer de 22 500 à 150 000 FC (soit 25 à 166 $ US).
La grève a paralysé le secteur de transports des poids lourds depuis près de deux semaines. Une commission de suivi veillera sur l’exécution des mesures prises. Elle encadrera aussi les négociations qui débutent entre les camionneurs et leurs employeurs le lundi 21 janvier.
Les transporteurs se disent satisfaits de ce début de solution. Le président du Syndicat de la Fédération des ouvriers du transport routiers du Congo, (FORC), André Tshikuji a exprimé la satisfaction des transporteurs qui bénéficient pour la première fois d’un cadre de référence pour les salaires :
« Pour une fois, nous avons un salaire minimum de référence pour la rémunération de nos membres. Quand les négociations auront lieu devant le ministre du travail nous allons améliorer cet aspect », ajoute-t-il.
Les transporteurs voulaient franchir cette première étape avant d’entamer des négociations avec le patronat.
« Nous avons l’engagement des employeurs. Pour le reste, nous devons aller aux négociations. Nous avons levé la grève car on ne va pas négocier sous tension, en imposant un blocus », explique le président du Syndicat de la Fédération des ouvriers du transport routiers du Congo.
Les concertations entre les transporteurs et leurs employeurs débuteront lundi 21 janvier. Elles se dérouleront en présence d’une commission mixte. Le syndicat du Forc se dit satisfait de la mise en place de ce cadre de concertation avec les employeurs.
Le ministre Bahati Lukuebo a indiqué que la commission de suivi est composée des représentants des ministères concernés notamment celui de l’Emploi, des Transports, de l’Intérieur et celui des Finances ainsi que des représentants des syndicats et ceux des employeurs.
« Cette commission sera chargée d’identifier ceux qui opèrent au-delà de la légalité de manière à ce que nous ayons un contrôle sur ce secteur vital. Tout est fait pour que la grève cesse et que le trafic reprenne normalement et que tous les patrons versent ce qu’ils doivent aux travailleurs. Au cas contraire, nous demanderons au ministère des Transports de leur retirer leurs permis de transport », a souligné Bahati Lukuebo.
Les transporteurs routiers sont entrés en grève depuis le lundi 7 janvier, dénonçant les mauvaises conditions de travail.
Les premières négociations entamées, vendredi 11 janvier, entre le syndicat des transporteurs, les patrons des entreprises de transport et le ministre du Travail, Modeste Bahati Lukwebo, avaient échoué.
Le gouvernement avait proposé 20 000 francs congolais (environ 20 dollars américains) au chauffeur et 10 000 (environ 10 dollars) au convoyeur par voyage comme prime. Mais les transporteurs avaient rejeté cette proposition, proposant le même montant mais par jour.
La grève des transporteurs a eu des conséquences sur le marché. Les activités de dédouanement sont restées paralysées aux ports de Matadi et Boma (Bas-Congo) durant tout le mouvement. Des sources concordantes ont parlé de plus de sept mille trois cents (7 300) conteneurs qui traînaient dans ces deux ports.
Les prix de plusieurs denrées alimentaires ont augmenté sur les marchés de plusieurs villes de la province du Bas-Congo. A Kinshasa, certains produits comme le pain se sont rarefiés.
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