Les conducteurs des poids lourds se sont opposés, samedi 12 janvier, à la proposition du ministre de l’Emploi, Travail et Prévoyance sociale, Modeste Bahati Lukwebo, qui leur demande de reprendre les activités moyennant une augmentation des leurs primes pendant les voyages.
A l’issue de la réunion tenue vendredi 11 janvier à Kinshasa, ces transporteurs ont indiqué que l’augmentation proposée par le ministre n’est pas suffisante.
«Nous ne sommes pas d’accord avec les conclusions de négociations présentées par le ministre du Travail qui propose le montant de 20 000 FC (20, 2 USD) au chauffeur et 10 000 Fc (10, 1 USD) au convoyeur par voyage», a déclaré le président urbain du syndicat de la Fédération des ouvriers du transport routier du Congo (FORC), André Tshikoji, estimant que ce montant devrait être proposé par jour et non par voyage.
«Un voyage peut durer dix, vingt ou trente jours. Si le chauffeur a seulement 20 000 francs pendant ces trente jours, comment va-t-il vivre. Dans notre entendement, il faut payer au conducteur 20 000 francs par jour quand il est en mission de service», a-t-il soutenu.
Ce samedi dans la matinée à Matadi (Bas-Congo), une centaine de chauffeurs ont manifesté contre le communiqué final de la réunion de Kinshasa qui les invite à reprendre le travail.
Ils ont menacé de durcir la grève. Pour eux, « la question cruciale reste l’amélioration de salaire et non les frais de mission ».
Pour sa part, le ministre de l’Emploi, Travail et Prévoyance sociale, Modeste Lukwebo a estimé nécessaire de résoudre d’abord le problème des frais d’itinérance par voyage, «en attendant d’identifier tous ceux qui opèrent dans ce secteur».
Après la résolution de la question des frais d’itinérance, Modeste Bahati promet de résoudre celle liée aux contrats de travail et à la paie des salaires des chauffeurs et convoyeurs. Les discussions sur ces questions devraient être abordées le 15 février prochain.
Ces transporteurs sont entrés en grève depuis lundi 7 janvier dernier. A l’occasion de l’entrée en vigueur de ce débrayage, ils avaient organisé une marche de protestation à Matadi (Bas-Congo) pour réclamer l’amélioration de leurs conditions de travail qu’ils jugent «précaires».
Mais les responsables des entreprises de ce secteur jugent non fondées les revendications de leurs employés, estimant les traiter conformément à la législation congolaise.
En outre, la Confédération des petites et moyennes entreprises congolaise (Copemeco) antenne du Bas-Congo, déplore la généralisation de cette grève. Son coordonateur, Alphonse Seke, a reproché aux chauffeurs qui protestent contre leurs conditions de travail d’obliger tous les conducteurs qui exploitent la route Kinshasa-Matadi-Boma à suivre leur mouvement.
«Nous les transporteurs congolais, nous n’avons pas de problème avec nos employés. Nous nous sommes bien entendus sur les salaires et les primes. Les chauffeurs qui travaillent chez les expatriés empêchent nos véhicules de circuler.», s’est-il plaint.
Cette grève a occasionné la hausse des prix des denrées alimentaires sur le marché de plusieurs villes de la province du Bas-Congo.
A Matadi, par exemple, le sac des cossettes de manioc, vendu la semaine dernière à 30 000 francs congolais (30,3 USD), coûte désormais 40 000 (45 USD) voire 45 mille francs congolais (50 USD).
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