Le président congolais Joseph Kabila a démis mercredi de leurs fonctions au sein de l'exécutif deux chefs de partis frondeurs de la majorité au pouvoir à Kinshasa, consommant un divorce qui couvait depuis de longs mois, à un peu plus d'un an de la date prévue pour la présidentielle.
Selon deux ordonnances lues à la télévision publique, le chef de l’État a révoqué son conseiller spécial en matière de sécurité, Pierre Lumbi, et démis de ses fonctions le ministre du Plan, Olivier Kamitatu.
M. Lumbi est le chef du Mouvement social pour le renouveau (MSR), deuxième parti de la Majorité présidentielle (MP) soutenant M. Kabila. M. Kamitatu est le chef d'une formation plus modeste, l'Alliance pour le renouveau du Congo (ARC).
Le MSR et l'ARC appartiennent à une plate-forme désormais connue sous le nom de "G7" regroupant sept partis de la majorité ayant soutenu jusque-là M. Kabila mais l'ayant mis en garde, d'abord en février, puis dans une lettre ouverte publiée lundi, contre la tentation de s'accrocher au pouvoir.
M. Kabila est à la tête de la République démocratique du Congo depuis 2001 et la Constitution lui interdit de briguer un troisième mandat lors de la présidentielle prévue pour la fin du mois de novembre 2016.
A l'approche de cette échéance, le climat politique est très tendu en RDC, tout particulièrement depuis la répression meurtrière en janvier de violentes manifestations hostiles au pouvoir à Kinshasa et dans plusieurs villes du pays.
Mardi, un rassemblement d'opposition s'est terminé par de violents heurts entre la foule et un petit groupe d'assaillants identifiés comme des partisans du chef de l’État.
Réélu lors d'un scrutin entaché d'irrégularités massives en 2011, M. Kabila entretient le doute sur ses intentions et son avenir politique.
L'opposition et une partie de la majorité accusent son clan de comploter pour lui permettre de rester en poste au-delà du terme de son mandat, par exemple en retardant les échéances électorales.