Douze ans déjà qu’il est à la tête de la RDC … Et pourtant, au départ, Joseph Kabila a beaucoup hésité à succéder à son père, Laurent-Désiré Kabila, assassiné le 16 janvier 2001. Selon un document secret envoyé depuis l’ambassade des États-Unis à Kinshasa au département d’État dix jours plus tard, deux hommes – Georges Buse Falay, directeur de cabinet du défunt président, et Jean Mbuyu, son adjoint – ont joué « un rôle déterminant » pour convaincre le jeune homme, alors âgé de 29 ans.
À leurs yeux, Joseph Kabila, chef d’état-major des forces terrestres, était « la seule personne » qui pouvait être acceptée par toutes les tendances au sein du gouvernement et de l’armée.
Réticent
À l’époque, expliquent les deux hommes à l’un de leurs contacts au sein de l’ambassade américaine à Kinshasa, trois autres prétendants convoitaient le fauteuil de président : Gaëtan Kakuji, Mwenze Kongolo et Abdoulaye Yerodia Ndombasi. « La tâche n’était [donc] pas facile », puisqu’il fallait les amener à « accepter Joseph ».
Si les deux derniers ont vite cédé, d’âpres négociations ont fini par persuader le premier de renoncer à ses « aspirations présidentielles ». Cet obstacle levé, « la dernière difficulté restait de convaincre Kabila lui-même » de jouer le jeu.
« La démarche s’était révélée plus difficile que prévu parce qu’il était initialement très réticent », raconte Mbuyu, toujours cité dans le câble. Il n’aurait « pas donné d’explications » à ses hésitations, mais Mbuyu pense qu’« il se préoccupait probablement d’abord de sa sécurité personnelle ». Lorsqu’ils eurent enfin son accord, Georges Buse Falay et Jean Mbuyu convoquèrent le Conseil des ministres pour leur présenter Kabila. Lire la suite sur jeuneafrique.com