Le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders (MR), a dénoncé mardi le refoulement par les autorités congolaises du réalisateur belge Thierry Michel lors de son arrivée dimanche soir à Kinshasa où il devait présenter son documentaire “L’affaire Chebeya, un crime d’État? “.
“S’il appartient aux autorités congolaises de décider souverainement des conditions qui régissent l’octroi de l’accès à leur territoire, le ministre Reynders déplore que ce refoulement empêche Thierry Michel d’assister à la diffusion du film qu’il a réalisé sur le procès en première instance dans le cadre du meurtre de M. Floribert Chebeya”, selon un communiqué des Affaires étrangères.
Le chef de la diplomatie belge rappelle à cette occasion qu’il a plaidé pour que le procès en appel, qui est toujours en cours, puisse se dérouler “dans un cadre serein et dans les meilleures conditions possibles, afin que toute la lumière soit faite sur cette affaire”.
Le réalisateur belge a été refoulé dimanche soir de la RDC à son arrivée à l’aéroport de Kinshasa, où il comptait présenter son film “L’affaire Chebeya, un crime d’État? ” consacré à l’assassinat d’un célèbre militant congolais des droits de l’Homme, Floribert Chebeya Bahizire.
Le cinéaste estime avoir été expulsé bien que disposant d’un statut de résident permanent en RDC après plus de vingt années de présence dans le pays.
Selon les autorités congolaises, ce statut ne dispensait nullement M. Michel d’avoir un visa dit de sortie-retour, document dont il ne disposait pas à son arrivée dimanche soir à Kinshasa, raison pour laquelle il a été refoulé.
Le cinéaste belge Thierry Michel a été expulsé dimanche de la République démocratique du Congo (RDC) pour un “défaut de visa”, a indiqué mardi l’ambassade de ce pays à Bruxelles, en invoquant la législation en vigueur et dénonçant un “activisme politique mal à propos” après les critiques sur cette expulsion. Le réalisateur a été refoulé dimanche soir de la RDC à son arrivée à l’aéroport de Kinshasa, où il comptait présenter son film “L’affaire Chebeya, un crime d’Etat? ” consacré à l’assassinat d’un célèbre militant congolais des droits de l’Homme, Floribert Chebeya Bahizire. Il estime avoir été expulsé bien que disposant d’un “statut de résident permanent” en RDC après plus de vingt années de présence dans le pays. Une version que conteste l’ambassade dans un communiqué adressé à l’agence BELGA.
Selon elle, Thierry Michel était, en arrivant dimanche à Kinshasa, bien détenteur d’un visa d’établissement spécial de cinq ans, délivré par les autorités congolaises. Or, a expliqué l’ambassade, la loi congolaise stipule que tout porteur d’un visa d’établissement a obligatoirement besoin d’un visa sortie-retour, communément appelé VSR, afin d’appuyer son visa d’établissement spécial, exception faite pour les détenteurs d’un visa d’établissement permanent à durée indéterminée et les détenteurs d’un visa spécial d’une durée de dix ans. Et le VSR n’a qu’une validité de sept mois, s’il expire à l’extérieur du territoire. Et dans ce cas, il annule le visa d’établissement spécial, précise le texte.
Selon l’ambassade, Thierry Michel était “justement dépourvu de ce VSR, en arrivant à Kinshasa” dimanche. “Pour se mettre en conformité avec la loi congolaise, il est donc dans l’obligation de solliciter un visa à l’ambassade du Congo de son pays de résidence. Ce qui lui permet de régulariser son visa d’établissement, devenu caduc”, souligne le communiqué. “C’est donc pour un défaut de visa, que les services compétents ont procédé à son refoulement, conformément à la législation en vigueur”, a souligné l’ambassade. “Par conséquent toute autre considération sur ce sujet relève d’un activisme politique mal à propos”, a-t-elle ajouté, comme en réponse aux critiques formulées par des responsables politiques belges.
La ministre de la Culture et de l’Audiovisuel de la fédération Wallonie-Bruxelles, Fadila Laanan (PS), a ainsi affirmé lundi que “cette expulsion porte un coup à la démocratie et s’apparente à de la censure”. L’ambassade de la RDC dresse enfin un parallèle entre cette affaire et la situation dans l’est du pays, où une mutinerie de soldats tutsis s’est emparée de plusieurs localités.
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