Le conservateur chef du secteur centre du parc national des Virunga, Rodrigue Mugaruka Katembo est détenu depuis cinq jours au cachot de l’Agence nationale des renseignements (ANR) à Goma. Il a été arrêté par des militaires pour s’être opposé à l’exécution d’un projet de la firme Soco International à Nyakakoma, ont expliqué ce mardi 24 septembre certaines ONG locales partenaires à l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN).
L’arrestation de Rodrigue Mugaruka Katembo est intervenue jeudi dernier aux environs de 22heures locales à Kanyabayonga. Pour les ONG environnementalistes, le conservateur principal subissait des menaces depuis qu’il s’était opposé, il y a quelques jours, au projet de la pose d’une pilonne d’antenne téléphonique par Soco International dans le parc à Nyakakoma. Officiellement, il est arrêté pour « opposition aux ordres de la haute hiérarchie de l’Etat », affirme le directeur technique et scientifique de l’ICCN, Dr. Guy Mbayma.
«Soco a l’obligation d’exécuter des projets sociaux. Et les communautés locales de Nyakakoma demandent à ce qu’on leur installe une antenne téléphonique. Le représentant personnel du président de la République est venu inaugurer les travaux. Et Monsieur Rodrigue a suspendu ces travaux [exécutés sur] instructions du président de la République. Alors, les services ad hoc s’en saisissent ! », explique Dr. Guy Mbayma.
Au moins quatre autres activistes de l’environnement ont été arrestés pour s’être opposés à ce projet de Soco International à Nyakakoma. Ainsi, l’arrestation du conservateur principal Mugaruka inquiète aussi bien les acteurs de la société civile que certains cadres du site Virunga de l’ICCN pointés comme ses complices dans ce dossier.
Soco a obtenu du gouvernement un permis d’explorer dans le bloc 5, qui couvre environ 85% du parc national des Virunga. L’ordonnance présidentielle lui accordant l’exploration et la production du pétrole avait été signée par le Chef de l’Etat en juin 2010.
Mais depuis la promulgation de cette ordonnance, l’exploration et l’exploitation du pétrole dans le parc national des Virunga butent à des résistances de l’ICCN, des élus locaux et des ONG environnementales.
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