Mille sept cent agents de la Société minière de Kilo Moto totalisent vingt-quatre mois d’arriérés de salaires. A l’occasion de la célébration de la journée internationale du travail jeudi 1er mai, l’Union nationale des travailleurs du Congo (UNTC) a demandé à Kibali Gold Mines de payer les royalties qu’elle doit à cette société pour lui permettre de payer ces arriérés. Le secrétaire syndical en Ituri, Djems Ngala a demandé au Gouvernement de s’impliquer afin que ces redevances soient payées de manière échelonnée et cinq ans après la signature du contrat entre les deux entreprises.
En mars 2009, la Sokimo a cédé des gisements d’or à Kibali Gold Mines, filiale de la sud-africaine Ango Gold Ashanti en Ituri (Province Orientale). La Sokimo affirmait, en début mars de cette année, attendre sans succès, depuis six mois, de Kibali entre 1 500 000 à 1 800 000 dollars américains par mois comme frais de royalties, des redevances qui lui sont dues en contrepartie de la cession de ses gisements d’or. Alors que Kibali Gold Mines répond avoir payé 155 millions de dollars à la Sokimo.
L’UNTC explique que ces royalties, une fois payées, aideront la Sokimo à revivre et à améliorer les conditions sociales de ses travailleurs :
« La société est en train de mourir. La Sokimo est notre seul héritage en Ituri. La conséquence est telle qu’on ne sait plus vivre. On a des dettes que nous n’arrivons pas à apurer. Il y a des gens que l’on chasse des domiciles qu’ils louent faute de paiements [de loyers, ndlr]. Les enfants ne vont plus à l’école. Nous passons toutes nos nuits à veiller et crier afin que le gouvernement congolais aie pitié des agents de la Sokimo », a déclaré le secrétaire syndical.
Précarité salariale
A l’occasion de la célébration de la journée internationale du travail, un défilé des travailleurs s’est déroulé à Kinshasa à la place du Cinquantenaire sur le boulevard Triomphal en présence du ministre du Travail. Le président de la Confédération syndicale du Congo (CSC), Guy Kolela lui a remis un document comprenant plus d’une dizaine de revendications au sujet des conditions salariales et de travail en RDC.
Guy Kolela a déploré la précarité salariale des travailleurs qui ne leur permet pas de nouer les deux bouts du mois.
« A ce jour, il semble ne pas se construire une plus grande conscience quant à la satisfaction de l’équation salariale. Le travailleur congolais souffre au même titre que le chômeur au point que les choses sont blanc bonnet, bonnet blanc », a-t-il déclaré.
Il a dénoncé les arriérés de salaire et le sous-paiement des employés dont la situation est aggravée par les maisons de placements et sous-traitance qui, selon lui, compliquent davantage la situation des travailleurs congolais.
Guy Kolela a aussi plaidé pour la réhabilitation des installations des entreprises publiques comme la Société nationale de l’électricité (Snel), la Régie de distribution d’eau (Rgideso) et les Lignes aériennes congolaise (Lacs).
Pour sa part, le vice-gouverneur du Kasaï-Oriental, Bruno Kazadi a aussi plaidé pour l’amélioration de la situation des travailleurs lors de la célébration de la journée du travail à Mbuji-Mayi. Il a déploré le taux de chômage de plus en plus élevé à cause des sociétés comme la Minière de Bakwanga (Miba) et la Société congolaise de boissons gazeuses (Socokor) dont les activités ont sensiblement baissé et qui ont dû se départir de certains de leurs agents.
Bruno Kazadi a cependant cité des domaines tels que l’agriculture qui prennent pratiquement la relève, ainsi que de nouvelles organisations qui s’implantent dans la province comme la banque TMB.
Cette année, la journée du travail a eu pour thème : « Construire l’avenir avec un travail décent ».
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