La Banque centrale du Congo (BCC) a mis, ce lundi 2 juillet, à la disposition des banques commerciales les nouvelles coupures de 1 000, 5 000 et 10 000 Francs congolais (FC), représentant un montant global de 8 milliards de FC. Cette opération ne s’est effectuée que dans les après-midi pour «éviter toute spéculation», explique la BCC.
«A l’heure où nous parlons, toutes les banques commerciales ont été approvisionnées [en ces nouvelles coupures à valeur faciale élevée]», a confirmé à Radio Okapi, vers à 16 heures (heure de Kinshasa) le directeur de la politique monétaire et des opérations bancaires de la BCC, Jean Louis Kayembe.
Cependant, jusqu’aux environs de 12 heures, les banques commerciales n’étaient toujours pas en possession de ces coupures. Même chose pour les bureaux de change.
Jean Louis Kayembe a avoué que ce retard était voulu:
«Nous avons pris des dispositions depuis la semaine passée. Nous étions en réunion avec les trésoriers des banques, le mardi passé, et les contacts ont continué (…) Ce que nous avons évité, c’est de le faire un peu plutôt pour éviter toute spéculation.»
Un montant de 8 milliards de francs congolais a été mis à la disposition des banques commerciales pour cette première opération, la seconde étant prévue dans treize jours. Sur ce montant, les banques basées à Kinshasa ont droit à 2 milliards de franc congolais. Chaque banque bénéficie d’un quota déterminé à retirer à la BCC.
A la question de savoir quelle était la clé de répartition de ces billets aux banques commerciales (une vingtaine) agréées en RDC, il a précisé que la BCC a tenu compte de «l’importance des opérations au niveau des banques, qui est attestée par le volume des autres crédits, celui des dépôts ainsi que le total bilancier».
Le gouverneur de la BCC, Jean-Claude Masangu, avait lancé un appel à tous les opérateurs économiques de la RDC à «réserver un accueil chaleureux» à ces nouvelles coupures à valeur faciale élevée. Il l’avait déclaré, vendredi 29 juin à Lubumbashi, lors d’un point de presse organisé dans le cadre de la campagne de sensibilisation de la population sur ces billets.
Son appel visait à assurer une grande partie de l’opinion nationale qui redoute des conséquences fâcheuses sur le marché. Il s’agit notamment de la flambée des prix des biens et services ainsi que la disparition de petites coupures de FC.
La mise en circulation de ces nouveaux billets s’est effectuée concurremment avec celles de 100 et 500 Francs, selon des sources bancaires.
A ce sujet, JC Masangu avait assuré que le moment était propice pour la mise en circulation de ces nouvelles coupures. Il avait, par ailleurs, annoncé la suspension pendant trois mois de la Taxe à valeur ajoutée (TVA) sur certains produits, tels que le ciment gris et la farine de blé. Cette mesure permettrait de lutter contre toute éventuelle hausse de prix sur le marché, avait-t-il estimé.
Le gouverneur de la BCC avait expliqué, lors de son point de presse de Lubumbashi, les trois raisons qui ont milité pour l’injection des coupures à «valeur faciale adaptée» sur le marché:
- la manipulation de grandes quantités des billets de banque sur le marché
- l’aggravation de la « dollarisation » de l’économie congolaise
- l’accroissement du coût de fabrication, d’importation et de distribution des billets de banque.
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