Les produits congolais sont confrontés à une situation de mévente accrue, compte tenu de la concurrence face aux produits importés. C’est le cas des biens alimentaires. Cette inquiétude des producteurs semble petit à petit trouver une solution. L’industrie alimentaire principalement s’épanouit et les opérateurs économiques s’intéressent de plus en plus actuellement à la transformation voire à la promotion et à la distribution.
Dans un super marché de la ville province de Kinshasa, le reportage de radiookapi.net nous amène dans les rayons des produits laitiers et des jus.
Les produits congolais occupent le tiers des produits commercialisés: dix marques sur les trente des yaourts et jus vendus sont d’origine congolaise.
Cette tendance est aussi la même pour les autres produits alimentaires.
Avancées significatives
Un vendeur de ce super marché pense que ce chiffre de dix produits sur trente est peut-être faible; mais c’est tout de même une avancée par rapport aux années antérieures, explique-t-il.
Il ajoute par ailleurs que ces produits congolais se vendent bien grâce à leur bon prix.
Cependant, les producteurs reconnaissent que la vente est tributaire de la promotion de vente.
C’est-à-dire qu’il faut trouver un créneau pour arriver à l’écoulement des marchandises.
Et selon eux, c’est une opération difficile.
L’un d’eux, Patron Mulongo, opérateur agricole, parle de quelques difficultés qu’ils rencontrent:
«Le vrai problème, c’est le prix. Nous fixons les prix de vente par rapport à l’évaluation du coût de production. Cela nous permet de trouver des bénéfices. Mais quand le gouvernement amène un produit qui vienne concurrencer le votre, et vendu à moins cher, nous ne vendons pas, ou alors nous vendons à perte.»
«Hosanna Sprl», initiative encourageante
Pour tenter de soulager tant soit peu les difficultés auxquelles sont confrontés des producteurs locaux, des congolais ont monté une structure «Hosanna Sprl» qui s’occupe de la promotion et de la distribution des produits locaux.
Un des initiateurs de cette structure, Eric Kastel, explique que dans la chaîne de distribution, il y a des gens qui s’approvisionnent auprès de «Hosanna Sprl» et vont revendre ces produits auprès de leurs clients dont les supermarchés et les grands magasins.
«Nous avons aussi des gens qui viennent directement s’approvisionner auprès de nous. Ceux qui ont des usines produisent, transforment et nous, nous commercialisons,» a-t-il ajouté.
Grâce à cette structure de distribution et de promotion, une micro-entreprise spécialisée dans la fabrication des jus «Papa» a vu son chiffre d’affaires accroître: «Nous vendions au début cent flacons par mois.Mais aujourd’hui, nous sommes à deux mille par mois. Nous avons sorti la production du niveau familial. Ce produit est commercialisé dans la quasi-totalité des alimentations de la capitale», déclare un employé de cette société.
Une opératrice travaillant dans le conditionnement et la transformation de farine de manioc affirme pour sa part que travailler avec une maison de distribution permet d’atteindre une plus grande cible afin d’écouler ses produits.
Mme Kany témoigne:
«Notre commande augmente par rapport au marché. Nous avions commencé avec vingt sacs pour la première rotation. Nous sommes passés à quarante et aujourd’hui, nous sommes à soixante.»
L’initiative de créer cette maison de distribution a commencé avec un capital de huit milles dollars sur fonds propre, explique M. Eric Kastel.
Il avoue que sa structure n’a reçu jusque là aucun appui financier extérieur, et engage jusque là sept personnes permanentes sans compter une quinzaine d’autres qui travaillent saisonnièrement.