Trop d´impôt tue l´impôt. En substance, c´est le message que les responsables de British American Tobacco (BAT) ont délivré jeudi à Kinshasa. Les fabricants estiment que la politique de maximisation des recettes du gouvernement congolais nuit gravement à leur santé financière.
En soi, le secteur va mal. BAT, par exemple, n’a produit en 2009 que 3 milliards de cigarettes contre 4 milliards en 2008.
Luc Badibanga, patron de BAT, estime que le doublement de la taxe sur la cigarette en 2007 est un handicap important. L´an dernier, son entreprise a fermé 20 de ses 21 dépôts à l’intérieur du pays.
Les tabassicoles soutiennent que la nouvelle volonté du gouvernement risque de tuer leur secteur, comme dans le cas de l´industrie textile. Mabi Mulumba, président du conseil d’administration de BAT, souligne le risque pour les emplois de la branche.
Les cigarettiers subissent aussi la pression de concurrents informels qui ne payent aucune taxe. Selon BAT, l’Etat aurait tout intérêt à traquer les productions informelles, qui lui font perdre 40 millions de dollars par an.