L’Intersyndicale du Congo plaide pour le paiement des salaires décents en RDC. Cette structure a lancé cet appel, vendredi 1er mai, au cours de la célébration de la journée internationale du travail, placée sous le thème: «Construire l’avenir avec le travail décent».
«L’équation salariale indissolublement liée et découlant du travail fourni est malheureusement hypothétique et cautionnaire. La dimension du travail décent pour une vie décente n’est encore une simple ambition et sa matérialité est à chercher dans les sexes des anges», a dénoncé le président de l’Intersyndicale du Congo, Guy Kolela, en présence des membres du gouvernement sur le boulevard Triomphal à Kinshasa.
Il a également soutenu la mise en application effective de la politique nationale de l’emploi, adoptée depuis 2007 ainsi que la mise en place effective du cadre tripartite de mise œuvre de la politique nationale de l’emploi en vue de lutter contre le chômage populaire et d’enrayer la pauvreté endémique en RDC.
A (re) Lire: Fête du travail: une ONG lance la campagne «Futa nga bien»
Pour Guy Kolela, il est impérieux que le gouvernement congolais fasse la révision du SMIG (Salaire minimum interprofessionnel garanti) dont l’application a été décidée dans l’accord de Mbudi, signé en 2004 à Kinshasa. Selon cet accord, l’huissier de la fonction publique devait obtenir un salaire de 208 dollars américains alors que le secrétaire général avait droit à 2 800 dollars américains, le mois.
«La croissance économique tant vantée doit se matérialiser socialement et la politique de bas salaires ne favorise ni développement économique, ni progrès social », a poursuivi le président de l’Intersyndicale du Congo.
Guy Kolela a préconisé la réintégration des agents, cadres et délégués syndicaux de la fonction publique et de régies financières, révoqués en violation des dispositions constitutionnelles.
Il a par ailleurs regretté que les droits sociaux de masse laborieuse congolaise soient placés sur les hôtels de la précarité, de l’insignifiance tributaire d’une absence de volonté politique de négocier et canaliser les impératifs de changement et d’amélioration des conditions de vie.
L’Intersyndicale du Congo a également dénoncé la caporalisation et les exploitations désagréables des Congolais évoluant dans les secteurs des petits commerces.
Pour sa part, le vice-Premier ministre et ministre de l’Emploi et Prévoyance sociale, Willy Makiashi a exprimé la volonté du gouvernement de favoriser la création d’emplois des jeunes et de femmes.
«Je peux réaffirmer que le gouvernement s’inscrit dans l’optique d’améliorer les conditions de travailleurs à travers le paiement régulier des salaires en vue d’augmenter son pouvoir d’achat dans un environnement macroéconomique stabilisé », a-t-il indiqué.
Willy Makiashi a en outre invité les Congolais à protéger à tout prix les unités de production contre tout acte de vandalisme et pillage qui détruit l’emploi et augmente le chômage.
La fête internationale du travail a été célébrée dans la méditation dans la plupart des villes du pays notamment à Kalemie (Katanga), Goma (Nord-kivu), Bukavu (Sud-Kivu), Matadi (Bas-Congo), Mbuji-Mayi (Kasa ï-oriental et Kinshasa.
Dans toutes ces villes, les cérémonies n’ont pas connu de défilés des travailleurs comme d’habitude.
Marche à Lubumbashi
La journée a été marquée à Lubumbashi par une marche organisée par l’intersyndical du Katanga. Des travailleurs, venus de toutes les communes, ont convergé vers la Grand-Place Moïse Tchombe, où ils ont suivi différents discours plaidant pour l’amélioration des conditions de travail du Congolais.
Le président de l’intersyndical du Katanga, Ngoy Kienge Kya Nsoni, a fustigé l’exploitation du travailleur congolais surtout par des entreprises minières et d’autres qui sont détenues par des expatriés. Il a demandé au gouvernement de la RDC de fournir des efforts pour que les droits des travailleurs nationaux soient protégés.
Lire aussi sur radiookapi.net: