Kinshasa : l’eau des fosses septiques de la prison de Makala se déverse dans le quartier voisin

Vue d’une toilette non hygiénique à Kinshasa. Photo Radio Okapi.

Les habitants du quartier Muana Ntunu, derrière la prison centrale de Makala dans la commune de  Selembao, se plaignent des odeurs des matières fécales et du liquide provenant des fosses septiques de ce centre pénitentiaire qui se déverse dans leur quartier. Cette situation dure depuis plusieurs années. La Voix des Sans Voix la dénonce dans un communiqué publié mardi 17 mars. Des sources médicales locales affirment enregistrer 10 à 20 cas de fièvre typhoïde par semaine dans ce quartier.

Nosa, est l’une des avenues les plus exposées à cette odeur pestilentielle. Si les habitants semblent s’accommoder à cette situation qui dure depuis des années, les passants qui empruntent ce chemin pour la première fois sont accueillis par une odeur agressive des matières fécales.

Vers le bout de la même avenue, une canalisation rompue laisse apparaître une coulée verdâtre. Ce composé chimique découlant d’un mélange d’excréments et d’eau mal emprisonnés dans les fosses septiques du centre pénitentiaire ne dissuade pas les plus jeunes de jouer au football. Et parfois de marcher dessus pieds nus. Ni l’odeur âcre qu’il dégage, ni les bactéries qu’il contient ne les empêche pas de profiter d’un des rares divertissements qu’ils ont.

« Les matières fécales descendent vers nous. Quelle odeur ! Lorsqu’ils commencent à vider les fosses septiques de la prison, nous et les enfants, nous ne sommes pas bien!», affirme, dépitée, une habitante du quartier.

Son voisin estime que «ces tuyaux qui proviennent d’un établissement public sont la propriété de l’Etat. L’Etat doit donc les arranger.»

Un autre voisin de la prison rappelle que plusieurs fois les autorités ont été saisies, sans qu’elles ne soient en mesure d’apporter de solution.

«En pleine capitale, comme ça avec des eaux usées des toilettes. C’est intolérable ! », s’indigne-t-il.

Dans le même quartier, un petit marché installé au bord de la route voisine un caniveau où ruisselle la même coulée verdâtre produite par les prisonniers. Les mouches qui s’y baignent apportent ensuite des bactéries sur les pains, beignets et poissons non couverts que les vendeurs proposent à leurs clients.

Selon des témoins, cette situation affecte directement une centaine de parcelles, où vivent notamment beaucoup de femmes et d’enfants.

 «Qu’ils essaient de remédier à ce problème de canalisation. Cela va réduire la fréquence des maladies des mains sales», déclare, exaspéré, un infirmier du centre de santé local.

L’ONG des droits de l’homme, La Voix des sans voix (VSV) appelle à des mesures urgentes et impératives pour faire face à cette situation.​

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