L’ambiance n’est pas la même dans les villes de la République démocratique du Congo (RDC) à la veille de la fête de Noël. A Mbandaka (Equateur), il n’y a pas d’engouement dans les quartiers de la ville. Seul le centre-ville a attiré quelques habitants. Même constat à Mbuji-Mayi (Kasaï-Oriental) où l’ambiance est restée timide. A Kinshasa, les marchés sont inondés par des parents qui sont parfois accompagnés de leurs enfants pour faire des achats. Dans les agences de transfert de fonds, ce sont des longues files d’attente qui sont visibles.
La préparation de la fête de Noël a connu un grand engouement dans les rues et marchés de la capitale de la RDC. Les agences de transfert d’argent sont remplies de personnes qui viennent pour la plupart recevoir des fonds envoyés par les membres de leurs famille qui vivent à l’étranger. Les guichets de retrait sont plus sollicités que les guichets d’envoi.
Selon un agent d’une agence de transfert des fonds, cette situation est souvent observée à la période des fêtes de fin d’année.
Dans presque toutes les agences visitées, comme Western Union, Soficom, Money Gram, Amis fidèles, le constat est le même : elles sont bien remplies de personnes de toutes catégories confondues.
Une agence dans la commune de Bandalungwa, par exemple, a renvoyé certains clients tellement elle était bondée. C’est une longue file d’attente qui était observée dans la matinée. Il faut prendre son mal en patience pour être servi.
Du côté des agents commis à satisfaire aux besoins des clients, le stress est très palpable, ils doivent faire de leur mieux pour servir tous les clients et ne se permettent pas de prendre une longue pause. Certains cèdent même à l’énervement à force de faire comprendre aux clients qu’ils doivent patienter.
Pas d’engouement à Mbandaka
Les rues de Mbandaka sont restées peu bondées en cette veille de Noël. Quelques rares parents qui ont fréquenté les magasins et boutiques s’efforcent d’acheter des vêtements et des jouets pour faire plaisir à leurs enfants.
Mais plusieurs commerçants de la place se plaignent de maigres recettes qu’ils ont réalisées cette année par rapport aux années antérieures.
Un vendeur d’articles de décoration et de jouets affirment que ces produits s’écoulent d’habitude facilement en cette période. Ce qui n’est pas le cas pour cette année:
« Nous vendons toujours des jouets. Mais cette fin d’année, il n’y a pas de vente. Dès que tu annonces le prix aux gens, ils disent qu’ils n’ont pas d’argent. Ils repartent vite. Je ne veux plus refaire le stock, de peur qu’après la fête de Noël, je reste avec des invendus et perde mon capital ».
Quelques fonctionnaires interrogés disent qu’ils préfèrent fêter la nativité du Christ avec leurs enfants dans la méditation.
« Il n’y a pas tellement d’argent. Mais la fête de Noël va se passer dans la méditation. Donc on attend la fête de la bonne année pour essayer de satisfaire les enfants », a déclaré un agent de l’Etat.
Si dans les rues et autres coins de la ville l’ambiance est timide, au centre-ville, l’engouement est très visible, rendant la circulation difficile. Certains parents, accompagnés ou non de leurs enfants, sillonnaient des magasins et boutiques en quête notamment d’habits, de jouets ou de boissons sucrées.
La Police spéciale de roulage (PSR), qui a instauré la courtoisie routière depuis le 20 décembre, a été mise à contribution pour réglementer la circulation.
Dans les Eglises qui commémorent la fête de Noël, le décor est déjà planté pour le réveillon de ce soir et le culte de nativité prévu jeudi. Des pique-niques et autres festivités de jeunes sont aussi au rendez-vous dans la soirée.
Mbuji-Mayi : rien de particulier
A quelques heures de Noël, l’ambiance n’est pas à la fête à Mbuji-Mayi dans le Kasaï-Oriental. Les habitants vaquent à leurs activités comme si de rien n’était. Aucune décoration spécifique indiquant que c’est la veille de la fête de la nativité de Jésus. Aucune guirlande accrochée. Aucun podium n’est monté pour un éventuel concert. Dans les terrasses et bistrots, aucune disposition spéciale n’est visiblement envisagée.
Les vendeurs des biens et services se plaignent du manque de clients.
Dans les différents marchés, les ventes sont normales. Elles ne reflètent en rien les festivités de fin d’année, où généralement il y a engouement.
Même constat dans les comptoirs et mini marchés de vente et d’achat de diamant.
Au comptoir Pemad de la cité de Bakwa Dianga, un coiffeur qui y exerce n’a reçu qu’un client depuis le matin.
« Je réponds au nom de LL Chou Man. Il y a de fois je suis dans des commissions de diamant, mais normalement je suis coiffeur. Pour nous les coiffeurs du comptoir PEMAD ça nous semble difficile. Depuis que je suis venu ici je peux dire que je n’ai coiffé qu’une seule personne. J’attends encore voir si Dieu peut nous faire grâce pour trouver beaucoup de personnes », a-t-il affirmé.
A l’intérieur du marché Bakwa Dianga, les vendeurs des habits prêt-à-porter se lamentent aussi : les clients n’achètent pas.
Un peu plus loin, dans une boucherie-charcuterie de renom, les femmes revendeuses de la viande de vache, installées devant l’abattoir, ont les tables remplies, elles s’activent à chasser les mouches. Mais personne ne demande ne serait-ce que le prix.
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