Plus de 80 ONG apportent leur soutien au directeur du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’Homme (BCNUDH), M. Scott Campbell dont le bureau a publié mercredi dernier un rapport dénonçant des crimes commis par des policiers congolais au cours de l’opération Likofi contre le banditisme urbain à Kinshasa, entre le 15 novembre 2013 et le 15 février 2014.
Ce haut fonctionnaire de l’Onu a été sommé, par le gouvernement, de quitter le pays au lendemain de la publication de ce rapport.
Dans une déclaration rendue publique samedi 18 octobre, ces organisations ont recommandé au gouvernement congolais de prendre en considération les conclusions du rapport du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme.
Le président de l’ONG les Amis de Nelson Mandela, Robert Ilunga, considère la réaction du gouvernement de fuite en avant et de distraction :
«Que le président de la République rappelle à l’ordre les ministres qui tentent d’encourager les auteurs de graves violations des droits de l’homme comme celles commises lors de l’opération dite Likofi à Kinshasa, de rassurer les familles des victimes de son implication pour que les enfants enlevés soient retrouvés et que les commanditaires et auteurs directs de ces actes soient poursuivis et sanctionnés de manière exemplaire».
Martin Kobler “profondément perturbé”
Dans un communiqué publié le week-end dernier, le chef de la Monusco, Martin Kobler s’est dit profondément perturbé par la demande du gouvernement congolais requérant le départ de Scott Campbell.
Le représentant spécial du secrétaire général de l’Onu en RDC a demandé au gouvernement congolais de reconsidérer sa décision :
«J’exprime ma plus grande confiance à Scott Campbell et dans le travail réalisé par toute son équipe », a-t-il affirmé.
Martin Kobler rappelle que le rapport Likofi a été partagé avec le gouvernement le 18 août 2014, et que les commentaires du ministre de l’Intérieur ont été annexés au rapport publié.
Pour sa part, l’envoyé spécial du secrétaire général de l’Onu pour la région des Grands Lacs, Saïd Djinnit, dit regretter cette situation et plaide pour un dialogue constructif entre la RDC et l’Onu à ce sujet.
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