Plusieurs quartiers de Mbuji-Mayi au Kasaï-Oriental sont privés d’eau potable depuis trois semaines. Cette situation complique la vie des habitants de cette ville. Certains sillonnent la ville en vélo, en moto ou en véhicule à la recherche de l’eau dans les quartiers où elle coule encore. Cette pénurie est consécutive à un manque d’énergie électrique dans la ville qui perturbe le fonctionnement de l’entreprise publique de distribution d’eau (Regideso).
Cette situation préoccupe la société civile du Kasaï-Oriental. Son président, Jean Alexis Kasuasua, déplore l’indifférence des autorités de la province.
« Il n’y a ni énergie électrique ni eau. Pas seulement l’eau de boisson mais aussi l’eau pour faire la lessive. Ce sont des conditions médiocres. Nous constatons avec amertume un manque de souci de la part de l’exécutif, un manque de préoccupation de la part de l’assemblée provinciale. Nous sommes comme une société abandonnée », dénonce-t-il.
Pour sa part, le ministre provincial de l’Energie, Joseph Kazadi Ngoy, affirme que des rencontres ont été organisées avec les responsables de l’entreprise qui commercialise le courant électrique de la Miba et ceux de la Regideso.
Il se veut rassurant et affirme que l’électricité sera bientôt rétablie dans la ville. Il promet que la Regideso sera alimentée en priorité.
Entre-temps, le commerce de l’eau prospère dans la ville. Un bidon de 20 litres d’eau est actuellement vendu à 1 000 francs congolais (environ 1 dollar américain). Il coûtait quatre fois moins avant la pénurie.
Malgré le prix, la qualité cette eau n’est pourtant pas garantie. Son origine n’est pas toujours connue.
« Vous savez que cette eau provient de n’importe quelle source. Elle est reçue dans des conditions douteuses et même sa conservation n’est pas très assurée. Ce qui fait que c’est vraiment une source de propagation des maladies d’origine hydrique », prévient le docteur Jean-Pierre Sumba, médecin chargé de la maladie en province.
Il conseille aux consommateurs de l’eau vendue dans des bidons jaunes de 20 litres de la traiter notamment avec des produits qu’on peut trouver sur le marché. Il les invite également à la bouillir avant de la consommer.
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