Près de 3 000 personnes ont été violées entre janvier et juin derniers dans les provinces du Nord-Kivu et du Maniema. Ces chiffres ont été livrés, lundi 18 août, par l’Hôpital Heal Africa, spécialisé dans l’aide aux victimes de viols, à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu. Cet établissement hospitalier affirme avoir recensé, au cours de la même période, 2 829 survivants de violences sexuelles dans ces deux provinces en proie à des groupes armés.
Dans un communiqué de presse publié lundi, l’hôpital Heal Africa indique qu’il y a des victimes qui ont été violées avant 2014.
Environ 1 500 victimes de violences sur plus de 2 000 recensées ont été soignées dans cette institution.
Certaines victimes, en grande majorité des femmes, n’ont pas été soignées par l’hôpital situé trop loin de chez elles, mais se sont rapprochées de centres plus proches. D’autres encore ont renoncé à venir car leur famille « ne les encourage pas à venir si les blessures ne sont pas très graves », a détaillé un responsable de l’hôpital Heal Africa.
Le représentant légal de Heal Africa, docteur Jonathan Kasereka, déplore seulement que sur 440 dossiers suivis par les cliniques juridiques de l’Hôpital, seulement près d’une centaine de jugements ont été rendus” au Nord-Kivu et au Maniema.
Ce médecin appelle par ailleurs les partenaires de l’hôpital à multiplier les efforts dans la lutte contre les violences sexuelles dans cette partie du pays.
En mars dernier, la représentante spéciale de Ban Ki moon chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit, Zainab Bangura avait exprimé la volonté de l’Onu de soutenir la RDC dans la lutte contre ce fleau.
Zainab Bangura avait indiqué que des responsables de la police lui avaient révélé, lors d’un entretien que 95% de viols dans la province sont commis par des hommes armés de toutes tendances confondues.
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