Le pasteur congolais Joseph Mukungubila Mutombo, dont des adeptes ont mené des attaques en décembre dans plusieurs villes de la République démocratique du Congo (RDC), a été arrêté jeudi 15 mai en Afrique du Sud où il est demandeur d’asile, a appris l’AFP auprès de son avocat. “Il a été arrêté chez lui à Mondeor (banlieue sud de Johannesburg, ndlr) où il vit avec sa famille. Pour quels motifs je n’en sais rien, c’est ce que je tente de savoir”, a indiqué à la même source Ashraf Essop, l’avocat sud-africain que M. Mukungubila a sollicité pour déposer sa demande d’asile en Afrique du Sud à son arrivée dans ce pays en janvier.
Joseph Mukungubila est accusé par le gouvernement d’être le présumé instigateur de la brève prise d’otage opérée en direct à la télévision nationale le 30 décembre 2013. Plusieurs individus ayant participé à cette prise d’otage sont morts à la suite de l’attaque armée opérée par les forces de l’ordre pour reprendre le contrôle de ce média.
Le même jour, d’autres assaillants qui revendiquaient leur appartenance à l’église de Paul Mukungubila avaient attaqué l’aéroport de Kindu dans l’est de la RDC, alors qu’à Kinshasa l’aéroport et l’état-major de l’armée étaient également pris d’assaut. A Lubumbashi, capitale provinciale du Katanga, les forces de l’ordre avaient bombardé la résidence de Paul Mukungubila au quartier Kabulameshi. Le bilan officiel de ces événements fait état de plus de cent morts.
Concernant les circonstances de l’arrestation de Joseph Mukungubila, son avocat prévenu par l’épouse du pasteur a expliqué à l’AFP que « les policiers sont arrivés vers 06h00 du matin (04h00 GMT) et ont escaladé la clôture de sécurité » avant de l’arrêter sans « présenter de mandat d’arrêt », selon Refugee SA, une association de défense des réfugiés en Afrique du Sud.
Les policiers ont indiqué agir sur mandat d’Interpol en vue d’une extradition vers la RDC.
« Ils étaient très nombreux et lourdement armés”, a précisé M. Essop, l’avocat de Joseph Mukungubila à l’AFP.
Cédar Nziamboudi, un membre du bureau du pasteur Mukungubila, a indiqué à Jeune Afrique que Kinshasa avait demandé aux autorités sud-africaines d’arrêter leur chef.
Il dénonce tout de même cette arrestation et parle « d’enlèvement ».
“Ils ne peuvent pas l’extrader, c’est illégal car il bénéficie d’une protection provisoire et a le droit de rester dans le pays”, a réagi son avocat. Selon lui, la demande d’asile a été faite en bonne et due forme, et son client “a reçu un récépissé”.
Après son arrestation, le pasteur Mukungubila a été présenté devant le tribunal de Johannesburg.
Contacté par l’AFP, le ministère congolais de l’Intérieur à Kinshasa a indiqué dans un premier temps ne pas être au courant de cette arrestation.
Revivez sur cette vidéo de ce qu’a été la brève prise d’otages à la RTNC.
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