La police a dispersé mercredi 7 mai une marche des étudiants de l’Université de Kinshasa qui manifestaient contre l’expulsion des ressortissants de la RDC de Brazzaville. Alors qu’ils se dirigeaient vers le Rond-Point Ngaba, les manifestants qui ont commencé leur marche sur le campus universitaire ont été dispersés à coup de gaz lacrymogènes. Ils ont déploré cette réaction de la police.
« C’était au niveau du CNPP. On a vu subitement une équipe de policiers bien armés avec des gaz lacrymogènes. Il y a eu même des tirs de balles », relate un étudiant.
Ce dernier regrette que « dans un pays démocratique » une « marche pacifique » soit dispersée par la police au lieu d’être encadrée.
Ces étudiants, plusieurs centaines environ, accusent les autorités de la RDC de « passivité » dans le dossier des expulsions de ses ressortissants de Brazzaville. Ils dénoncent également les traitements infligés à ces expulsés.
« Nous sommes en train d’exprimer notre mécontentement par rapport à la manière dont nos frères congolais d’en face sont en train de déguerpir nos frères. Même s’il faut chasser les gens qui vivent dans l’irrégularité, il y a des normes et des procédures à suivre pour le faire », explique un autre étudiant qui se dit étonné de voir le gouvernement de la RDC « rester perplexe par rapport à ce comportement ».
Cet étudiant demande au chef de l’Etat congolais de mettre fin à ces expulsions qui se déroulent dans « des conditions très déplorables ».
Les étudiants ont regretté que leur marche ait été dispersée alors qu’ils comptaient se rendre à l’Assemblée Nationale pour déposer un mémorandum au sujet de ces expulsions.
Interrogé par Radio Okapi, le recteur de l’Université de Kinshasa a affirmé que cette marche avait été interdite par l’autorité publique. Ce qui explique, selon lui, l’intervention de la police. Le professeur Labana invite les étudiant au calme et à se concentrer sur leurs activités académiques.
Selon le gouvernement congolais, 72 731 Congolais de la RDC ont déjà été refoulés du Congo-Brazzaville.
Kinshasa a déploré le mardi 6 mai les exactions, extorsions, tortures et lynchages subis par ces expulsés « de la part de certains éléments de la police et des bandes de jeunes xénophobes de la République du Congo-Brazzaville ».
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