La Société civile de Muanda (Bas-Congo) déplore la méthode utilisée depuis mardi 7 janvier par une équipe du ministère de la Défense, venue de Kinshasa, pour délimiter la base militaire de Kitona. Selon le coordonnateur de cette structure, les nouvelles bornes et panneaux posés vont au-delà des limites habituelles de cette base. Les ayants droits fonciers de Muanda parlent d’une situation inacceptable. De son côté, un membre de l’équipe du ministère de la Défense affirme que cette nouvelle délimitation est conforme aux cartes datant de l’époque coloniale.
Selon Gelson Sisi, coordonnateur de la Société civile de Muanda, un conflit foncier pointe à l’horizon et les ministères des Affaires foncières et de l’Intérieur devraient intervenir.
«Malheureusement, il n’y a qu’un ordre de mission signé par son excellence le vice-premier ministre, ministre de la défense. On comprendrait que ce soit un renouvellement des bornes parce que la délimitation, à notre connaissance, avec document à l’appui, est déjà fait depuis 1951.Ces autochtones nous ont dit que depuis cette date, ils ont donné 239 hectares pour la base de Kitona. Ils n’ont plus d’autres terres à donner aujourd’hui», a-t-il expliqué.
Gelson Sisi craint qu’avec les nouvelles limites, la base militaire n’absorbe les terres où la population cultive et élève son bétail.
«Certaines maisons seront démolies, les cimetières seront dans la base de Kitona. Ça sera dangereux pour la population», a-t-il expliqué.
La Société civile appelle à une «implication directe de son excellence M. le président de la République pour que la situation soit mise au clair».
De son coté, l’administrateur du territoire de Muanda, Guillaume Ngongo Ngongo, appelle la population au calme. Il affirme qu’une délégation des ayants droits fonciers de Muanda va se rendre à Kinshasa afin de rencontrer, à ce sujet, le vice- premier ministre et ministre de la défense nationale.
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