Le ministre des Postes et Télécommunications, Tryphon Kin-Kiey Mulumba, a déclaré mardi 22 octobre, que les entreprises des téléphonies cellulaires étaient impliquées dans la fraude des appels internationaux, opérée à travers le boitier électronique Sim box. Ce dispositif contient plusieurs cartes Sim et fait apparaître les appels venant de l’étranger comme émis en RDC. Il permet de se soustraire aux tarifs de terminaison et aux taxes en vigueur en RDC. Il peut gérer jusqu’à un million de minutes par mois.
Pour Kin-Kiey Mulumba, ces entreprises devraient être au courant, d’autant plus que ces réseaux ont la capacité de faire passer plusieurs appels à la minute.
Il reste formel à ce sujet, affirmant qu’on ne peut pas trouver un important lot de cartes Sim et de recharges dans une firme sans que les compagnies cellulaire soient au courant.
« Il y a une semaine, j’ai reçu le président de la régulation d’Airtel, qui m’a confirmé ce que nous savions. C’est-à-dire que les compagnies cellulaires savent. Donc, il y a un système de fraude. Ce que cette fraude ne peut se passer sans la connivence des opérateurs de téléphonie cellulaire », a affirmé Kin-Kiey Mulumba.
Un réseau de piratage d’appels de téléphonie mobile a été démantelé dimanche 6 octobre. Le gouvernement congolais a indiqué que ce circuit mafieux lui faisait perdre 30 milliards de dollars américains par an. Les pirates ont été arrêtés.
Kin-Kiey Mulumba demande que la justice fasse son travail.
« Ces deux plateformes appartiennent à deux Français, dont les noms ont été révélés. Les services judiciaires s’intéressent à ces personnes. J’en ai fait part aux autorités françaises », a signifié le ministre.
Pour mettre fin à ce piratage, le gouvernement congolais avait signé un contrat avec un consortium franco-américain Agilis International et Entreprise Telecom.
Des sources proches des opérateurs téléphoniques ont affirmé que le gouvernement avait annoncé ce démantèlement pour «sauver l’image d’Agilis » qui, à en croire ces sources, ne serait pas à la hauteur de sa tâche, faute d’équipements.
Tout en reconnaissant qu’il y a encore une multitude de réseaux mafieux disséminés à travers le pays, Kin-Kiey Mulumba met en garde tous les autres fraudeurs.
« Aux fraudeurs [je dis] qu’ils sachent que nous savons comment ils opèrent. Nous allons faire le travail au niveau de Kinshasa, mais aussi au niveau des provinces. Et nous allons aussi au niveau de l’Etranger», a-t-il poursuivi.
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