Le journaliste Mag Mikombe du quotidien kinois Le Palmarès a été libéré le jeudi 17 octobre dans la soirée. Ses proches étaient sans nouvelle de lui depuis le mardi. Le journal Echos du Sud dont il est également collaborateur avait indiqué dans un communiqué que le journaliste avait été enlevé par des inconnus devant les installations de l’Hôtel Invest à Kinshasa.
Mag Mikombe affirme avoir été détenu dans un commissariat de la police à proximité de l’hôpital général de Kinshasa.
« Lorsqu’on m’a pris, ils m’ont directement conduit à l’hôtel de ville auprès d’un OPJ qui a ouvert un dossier immédiatement le mardi aux alentours de 13heures.Vers le soir j’ai été transféré à un cachot qu’on appelle la centrale, c’est non loin de Maman Yemo. C’est un commissariat de la police. C’est là que j’ai passé les deux jours de mardi à jeudi », raconte-t-il.
Le journaliste affirme qu’après 48 heures de détention, les policiers lui ont expliqué que son dossier devait être transféré au parquet.
Il indique n’avoir pas subi de « traitement dégradant », précisant cependant que le cachot dans lequel il était détenu était « insupportable ».
Par ailleurs. Mag Mikombe dit avoir été informé pendant sa détention des accusations de diffamation et d’imputation dommageable portées contre lui.
Dans son communiqué, le journal Echos du Sud renseignait que Modeste Kisema qui se présente comme le conseiller politique de Roger Nsingi Mbemba, président de l’Assemblée provinciale de Kinshasa, accusait le journaliste d’être l’auteur de l’article intitulé : «Roger Nsingi dirige l’Assemblée provinciale de Kinshasa comme sa boutique», paru dans ce journal le 7 octobre dernier.
Le même communiqué indique qu’au lendemain de la parution de cet article, Modeste Kisema s’était rendu à la rédaction d’Echos du Sud sur instruction de Roger Nsingi Mbemba qui tenait absolument à connaître l’auteur de cet article.
L’ONG de défense de la liberté de la presse Journaliste en danger (Jed) confirme que Mikombe a été enlevé et détenu sur ordre de Roger Nsingi pour cet article qui mettait en cause le président de l’Assemblée provinciale dans la gestion de cette institution.
Jed condamne cet acte le qualifiant d’acte gravissime d’abus de pouvoir et de trafic d’influence, « indigne d’un homme de loi et d’un Représentant du peuple ».
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