Contrairement à la plupart des partis d’opposition, le Mouvement de libération du Congo (MLC) participera aux concertations nationales. Le secrétaire général de ce parti, Thomas Luhaka l’a déclaré dimanche 1erseptembre. Deux jours auparavant, des partis politiques membres du groupe parlementaire MLC et Alliés signaient une déclaration commune pour annoncer leur boycott de ce forum.
«Je confirme que le MLC va poursuivre sa participation au sein des concertations nationales. Et il y va non pas pour un partage équitable et équilibré du pouvoir, mais pour donner les points de vue de la population », a déclaré le secrétaire général du MLC.
Thomas Luhaka a par ailleurs dénoncé des « procès d’intention » contre son parti :
«Le MLC, c’est quand même cinq ans de rébellion. On n’a pas fait la rébellion pour venir toucher des per diem. Et je ne veux pas dire ici les offres qu’on nous faisait à l’époque pour arrêter la révolution que nous essayions de faire. Deuxièmement : depuis 2006, ça fait déjà sept ans que nous sommes dans l’opposition. […] Les gens qui ont besoin d’argent ne vont pas tenir cinq dans la rébellion, sept dans l’opposition ici à Kinshasa.»
Il a assuré que cette prise de position était aussi celle du président du MLC, Jean Pierre Bemba. Ce dernier,emprisonné à la Cour pénale internationale depuis cinq ans, est poursuivi pour des crimes de guerre et de crimes contre l’humanité que ses rebelles du MLC auraient commis entre 2002 et 2003 en Centrafrique. Ils yavaient été déployés pour appuyer le régime de l’ex-président Ange Félix Patassé qui faisait face à la rébellion de François Bozizé.
Le RCD/KML dénonce «le caractère unilatéral»…
Dans une déclaration à la presse ce jeudi 29 août à Kinshasa, des partis politiques membres du groupe parlementaire MLC et Alliés, notamment l’Udemo, le CRP et le Puna, ont pourtant annoncé qu’ils ne participeraient pas aux concertations nationales.
Deux jours après, les groupes parlementaires de l’opposition à l’Assemblée nationale UDPS, UNC, MLC et leurs Alliés ont réaffirmé, leur boycott de ces assises. Ils ont dénoncé le fait que leurs préalables n’ont été pris en compte par le comité préparatoire de ce forum, notamment des garanties que la constitution ne serait révisée ainsi que la libération des prisonniers politique et d’opinion.
Le RCD/KML de Mbusa Nyamwisi, ancien candidat à la présidentielle de 2011, a aussi rejeté les concertations nationales telles qu’organisées en ce moment, estimant qu’elles ne garantiraient ni l’inclusivité, ni la réconciliation et la cohésion nationales.
«Le caractère unilatéral de la convocation et de l’organisation de ces assises ne cessent d’éloigner des groupes importants de l’opposition politique, mettant en mal la cohésion nationale tant souhaitée par toute la classe politique», a expliqué Grégoire Kiro, député de Beni et cadre de ce parti.
Le RDC/KML accuse la majorité de vouloir « se légitimer » à travers ces concertations et exige un recadrage de ce forum par la communauté internationale.
«La répartition déséquilibrée des participants en faveur de la majorité présidentielle, qui aligne au moins 75 pourcents de participants, consacre l’idée d’un véritable congrès de la majorité présidentielle. Par ailleurs, le consensus préconisé comme mode décision risque de perdre tout sa substance », a soutenu la même source.
Ce parti reproche au pouvoir en place de ne pas se préoccuper de «la facilitation internationale telle que voulue par l’accord-cadre d’Addis-Abeba et la résolution 2098 » du Conseil de sécurité des Nations unies.
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