L’appel du président Jakaya Kikwete au Rwanda et à l’Ouganda de négocier avec leurs rebelles a été bien accueilli dans certains milieux politiques en RDC. Lundi 28 mai, François Muamba, le tout nouveau coordonnateur du mécanisme de suivi de l’accord-cadre de paix d’Addis-Abeba, a salué la proposition du président tanzanien. Ce dernier estime qu’il faut une solution globale aux problèmes d’insécurité qui se posent dans la région des Grands Lacs.
« Ce qu’on demande à la RDC, il faudrait demander aux autres les mêmes efforts pour que nous aboutissions à une solution globale, parce que s’il y a la paix en RDC et qu’il n’y en a pas au Rwanda ou en Ouganda, nous serons toujours en train de tourner en rond », a déclaré François Muamba.
Au cours d’une réunion à huis clos en marge du sommet de l’Union africaine tenue dimanche 26 mai à Addis-Abeba, le président tanzanien avait estimé que la brigade d’intervention de la Monusco ne résoudra pas à elle seule la crise dans l’Est de la RDC.
Il avait encouragé la RDC à poursuivre les discussions avec le M23, et avait demandé au Rwanda de discuter avec les FDLR et l’Ouganda avec l’ADF/Nalu.
François Muamba se félicite « du courage » du président Jakaya Kikwete, indiquant qu’il a vu la « situation avec beaucoup de lucidité ».
« Pour une fois, au lieu de donner l’impression qu’il n’y a que la RDC qui a des problèmes, et qu’il n’y a que la RDC qui a à discuter avec parfois des forces négatives, le seul élément nouveau est que le président tanzanien regarde également de l’autre côté, nous saluons cela, en disant que du côté du Rwanda ce sont les mêmes problèmes », a ajouté François Muamba.
La position du Rwanda est claire à ce sujet. Il n’y aura pas de discussions avec les FDLR. La ministre rwandaise des Affaires étrangères a qualifié la proposition du président tanzanien « d’aberrante ».
« Ceux qui pensent que le Rwanda devrait s’asseoir à la table de négociations avec les FDLR ne savent pas de quoi ils parlent », ajoutant que les FDLR est « un groupe de génocidaires qui ont quitté le pays après avoir participé à l’élimination de plus d’un million de Rwandais ».
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