Les opérateurs économiques membres de la Fédération des entreprises du Congo (Fec) ont sollicité, jeudi 18 avril, l’intervention du Premier ministre Matata Ponyo, pour trouver une solution à la grève que les transporteurs routiers ont déclenchée depuis le lundi 8 avril. Le président de la commission nationale des Petites et moyennes entreprises (PME) et commerce de la Fec, Dieudonné Kasembo Nyembo, estime que cette grève perdure à cause de l’implication de certains membres du gouvernement.
Les conducteurs des poids lourds sont en grève depuis près de deux semaines. Ils réclament l’application, de la part de leurs employeurs, du nouveau barème salarial décidé par le gouvernement en janvier dernier. Cet accord prévoyait un salaire de d’environ 330 dollars américains pour le chauffeur et la moitié aux convoyeurs.
Pour Dieudonné Kasembo, « rien n’a bougé ».
« Il n’y a rien qui a bougé. C’est vrai que le ministre du Travail quand il était passé c’était pour charger les opérateurs économiques de la Fec, disant que ce sont eux qui n’appliquaient pas les décisions du gouvernement », a-t-il déclaré.
Dieudonné Kasembo a estimé que si la grève continue, la faute revient à certains membres du Gouvernement et non aux operateurs économiques.
« Le ministre du Travail avait diligenté une mission qui est descendue ici à Matadi. Elle a constaté que sur les 20 opérateurs membres de la Fec, il y a 17 qui respectaient les instructions du gouvernement. Mais parmi les instructions que le gouvernement avait chargé le ministre du Travail de faire exécuter, rien n’avait été fait », a-t-il déclaré sans préciser ces instructions qui sont restées, selon lui, inappliquées.
Il avance en outre que la grève des transporteurs est illégale mais que le ministre du Travail ne sanctionne pas les grévistes.
« Ces personnes [conducteurs et convoyeurs] avant de décréter la grève n’avaient jamais lancé de préavis. Mais dans l’entre temps, on les voyait toujours au ministère du Travail, mais c’était en ce moment là que le ministère du travail pouvait intervenir pour les en empêcher en leur disant que leur grève n’était pas légale », a poursuivi Dieudonné Kasembo.
Il a sollicité l’implication du Premier ministre Matata Ponyo pour décanter la situation.
« Mais aujourd’hui, il faudrait que l’on revienne encore chez le Premier ministre. Moi je crois qu’il n’a pas le choix, il est obligé de rappeler tout le monde sur la table », a souligné Dieudonné Kasembo.
Blocage
Mardi 16 avril, le président du syndicat des conducteurs avait demandé aux transporteurs routiers « en ordre » de reprendre le trafic sur la nationale n°1. Mais sur le terrain, cette consigne n’est pas suivie. A Matadi, des chauffeurs qui ont tenté, jeudi, de reprendre le travail en ont été empêchés par les grévistes.
Jusque dans la soirée, aucun véhicule n’avait bougé de Matadi. Les camionneurs avaient affirmé que « ceux qui ont pris la décision de lever partiellement la grève étaient minoritaires ».
Depuis le déclenchement de la grève des transporteurs des poids lourds sur la Nationale n°1 compris entre Kinshasa-Matadi-Boma, les ports de Matadi et Boma sont engorgés avec les navires à quai qui ne sont toujours pas déchargés.
Certains opérateurs économiques craignent que cette situation occasionne une rareté de produits alimentaires de base à Kinshasa. Le trésor public également n’enregistre plus de recettes douanières provenant de ces deux ports depuis le déclenchement de cette grève.
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