Deux groupes armés locaux qui recrutent leurs membres dans les différentes ethnies du territoire de Rutshuru se disputent la direction du groupement Binza. Il s’agit des Maï Maï Shetani, composés essentiellement Nandé et des combattants du Mouvement Populaire d’Auto défense (MPA), d’obédience Hutu alliés aux Nyatura. Les affrontements de ces dernières semaines entre les deux groupes armés risquent de provoquer une guerre interethnique dans le groupement de Binza, redoutent les sources de la société civile locale.
Quatre groupes armés règnent en maitre dans le groupement Binza où l’absence de l’autorité de l’Etat se fait sentir. Des milices locales s’affrontent pour prendre la direction de ce groupement.
Selon la société civile, la population civile est livrée à la merci des miliciens. Dimanche dernier, des affrontements ont encore opposé les Maï Maï du groupe Shetani aux combattants du MPA, dans la cité de Nyamilima. Après plus de 5 heures de combats, les hommes de Shetani ont réussi à chasser le MPA/Nyatura qui contrôlait la cité depuis près de 10 jours.
La société civile qui redoute une guerre interethnique propose la tenue urgente d’un dialogue social pour mettre fin à la crise qui secoue ce groupement.
« Pour le moment, il y a un rejet mutuel. Les Maï Maï disent qu’ils défendent la population Nandé, tantôt aussi le MPA dit, nous défendons la population Hutu. Chaque groupe armé est en train de défendre une communauté et c’est un danger. Il y a nécessité que les chefs coutumiers, que les leaders hutu et Nandé se mettent ensemble pour parler et trouver les voies de sortie de la crise qui secoue le groupement de Binza », recommande un responsable de la société civile sous le sceau de l’anonymat.
Pour rappel, le tronçon routier Kiwanja – Ishasha, distant de 60 km, est contrôlé par le M23, Maï Maï/Shetani, le MPA allié aux Nyatura et le FDLR Foca.
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