La fédération de l’Union pour la démocratie et le progrès (UDPS) d’Etienne Tshisekedi, à Mbuji-Mayi (Kasaï-Oriental), accuse le gouverneur de province, Alphonse Ngoy Kasanji, d’entretenir un groupe de criminels responsables de plusieurs exactions dans cette ville. Le président fédéral de ce parti l’a affirmé mercredi 18 juillet suite à l’arrestation pour détention illégale d’armes à feu d’un proche du gouverneur, il y a une semaine.
L’homme arrêté pour détention illégale d’armes à feu est membre de « 100% Ngokas », une plateforme de soutien au gouverneur Ngoy Kasanji.
Dénis Kalombo, président de l’UDPS/Mbuji-Mayi, exige des explications du gouvernement provincial, tout en appelant les instances judiciaires à se saisir de ce dossier.
«Depuis les élections de 2011, on a voulu faire porter le chapeau à l’UDPS pour les cas d’insécurité constatés dans les bureaux de vote. Maintenant, nous découvrons que ce sont les 100% Ngokas et la sécurité civile du gouverneur. Le gouverneur de province doit s’expliquer», a-t-il affirmé.
Réagissant à ces accusations, le ministre provincial de l’Intérieur, Hyppolite Mutombo Mbwebwe, a nié toute implication du gouverneur ou de son gouvernement dans cette affaire.
« C’est une personne majeure. Si elle a une arme, elle doit en rendre compte individuellement. Comment peut-on relier cela au gouverneur ou au gouvernement provincial », s’est-il interrogé.
« Au temps du président Mobutu, le port des armes était autorisé, et les gens avaient des armes dans les maisons à Mbuji-Mayi. Nous sortons d’une période de guerre. Il y a eu une opération de ramassage d’armes qui n’a pas été généralisée sur l’ensemble de la République », a-t-il expliqué.
Pour le ministre provincial de l’Intérieur, «il y a un besoin réel» de ramasser les armes qui sont en circulation dans cette province, entre autres dans les mains des «suicidaires», ces creuseurs clandestins qui utilisent parfois des armes artisanales.
Jeudi 13 juillet dernier, un civil avait été arrêté après avoir semé la terreur au quartier Bubanji, à Mbujimayi, en menaçant de tuer son collègue avec une grenade offensive d’usage militaire.
Après perquisition à son domicile, la police avait dit avoir retrouvé d’autres grenades à usage militaire et le soupçonnait de posséder un revolver GP dont il se serait servi deux jours plus tôt, selon des témoins, pour menacer un ministre provincial.
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