Une dizaine de délégués d’ONG suivent depuis vendredi 20 janvier une formation sur les notions relatives à la mise en œuvre d’un programme de réparation en faveur des victimes des violations des droits de l’homme commises à Kisangani depuis dix ans environ. Selon le Centre international pour la justice transitionnelle qui organise cette formation, des milliers des victimes des différentes guerres qui ont eu lieu dans cette ville n’ont toujours pas bénéficié de programme de réparation.
Pour Me Guy Mushiata, chargé de programme lutte contre l’impunité au Centre international pour la justice transitionnelle, cette situation ne relève pas seulement de la mauvaise volonté des politiques.
Il reproche à la société civile et aux ONG de défense des droits de l’homme congolaises de manquer de méthodologie pouvant leur permettre de faire des plaidoyers en faveur des victimes.
Indiquant que cette formation va permettre aux ONG de renforcer leurs capacités sur les questions de réparation en faveur des victimes, Me Guy Mushiata, affirme que les demandes formulées par les défenseurs des droits de l’homme sont «trop générales et pas assez précises».
«Les cahiers de charge présentés par les ONG ne sont pas suffisamment étoffés. Les consultations ne sont pas suffisamment faites auprès des victimes de telle sorte que tout le monde dit que tout le monde a été victime,» note-t-il appelant les ONG « à consulter les victimes et à identifier les communautés qui ont été les plus touchées par les violations graves des droits de l’homme ».
Les participants à la formation ont reconnu ne se limiter qu’au monitoring des violations des droits de l’homme et ont promis d’axer leur méthodologie sur la consultation des victimes directes et indirectes.
Au début de la décennie 2000, la ville de Kisangani a connu plusieurs affrontements entre groupes armés. Les armées rwandaise et ougandaise s’y sont affrontées entre le 5 et 10 juin 2000.
A l’issue des conférences organisées entre le 31 décembre 2010 et le 4 janvier 2011, le conseil provincial des laïcs de l’église catholique de Kisangani a demandé à la communauté internationale la mise en application de la résolution 1304 du Conseil de sécurité des Nations unies demandant au Rwanda et à l’Ouganda de réparer les dommages causés dans la ville de Kisangani par leurs armées respectives pendant la guerre de «Six jours».