Le tribunal de grande instance de Bukavu a acquitté, jeudi 22 décembre dans la soirée, 11 opposants accusés par le ministère public de «participation criminelle à la rébellion». Le tribunal a jugé ” légale” leur démarche d’organiser une marche de protestation.
Ces militants et un membre de la société civile avaient été arrêtés mardi par la police alors qu’ils prévoyaient une marche pour contester les résultats de l’élection présidentielle à un tour du 28 novembre dernier donnant Joseph Kabila gagnant avec 48,95% des voix.
Le verdict est tombé à 19h35′ heure de Bukavu, à la satisfaction du public qui assistait à l’audience. Pour un témoin, « les juges ont dit le droit selon leur intime conviction et en toute indépendance, en faisant triompher la vérité et la démocratie ».
Lors de l’interrogatoire, les accusés se sont dits surpris d’entendre le chef d’accusation retenu contre eux. Ils ont été accusés de rébellion alors que la police les a interpellés au moment où ils se concertaient sur le comportement à adopter si jamais la police intervenait pour suspendre leur marche. Une marche qu’ils avaient pourtant annoncée 4 jours auparavant au maire de Bukavu, ont-il affirmé.
Le commandant de la police, responsable de leur arrestation, a confirmé devant le tribunal qu’il a trouvé les accusés discutant paisiblement dans une habitation, loin de l’itinéraire de la marche. Il a alors invité le président provincial de l’UDPS à rencontrer le commissaire provincial de la police, pour discuter de la marche. Une fois à destination, les invités ont été mis aux arrêts.
Les avocats de la défense ont basé leurs plaidoiries sur les articles 25, 26,28 et 153 de la constitution, qui garantissent respectivement la liberté des réunions pacifiques, la liberté des manifestations et la liberté de ne pas exécuter un ordre manifestement illégal.
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