Le rapport Mapping, publié vendredi 1er octobre, par les Nations unies sur les graves violations des droits de l’homme commises en RDC entre 1993 et 2003, a suscité beaucoup de réactions. Le représentant de la RDC auprès des Nations unies a réaffirmé la détermination du gouvernement congolais à tout mettre en œuvre en vue d’amener les coupables devant la justice et d’obtenir des réparations pour les victimes. Kigali, Bujumbura et Luanda rejettent ce rapport, alors qu’Amnesty International s’en réjouit mais demande plus.
Les victimes congolaises méritent justice, a déclaré l’ambassadeur de la RDC aux Nations unies, Ileka Atoki.
Pour lui, ce rapport, détaillé, est crédible.
Kinshasa a accueilli favorablement sa publication, a ajouté le diplomate congolais, rappelant les actions et paroles du Président Joseph Kabila à ce sujet.
Il a rappelé la détermination du gouvernement congolais à tout mettre en œuvre en vue d’amener les coupables devant la justice et obtenir des réparations pour les victimes.
Théorie du double génocide
Le Rwanda, pour sa part, a rejeté catégoriquement ce rapport.
Dans un commentaire officiel joint au rapport de l’Onu, le gouvernement rwandais a accusé les auteurs du rapport de chercher à «valider la théorie du double génocide.»
Selon cette théorie, les massacres de réfugiés hutus rwandais en RD Congo en 1996-1997 seraient à mettre sur le même pied que le génocide contre les Tutsi perpétré en 1994 par le régime extrémiste hutu, alors au pouvoir à Kigali.
Pour le Rwanda, ce rapport des Nations unies se fonde sur des preuves insuffisantes et fait l’impasse sur la situation militaire de l’époque.
Il s’agit, selon ce pays, de la présence en masse parmi les réfugiés hutus rwandais en RD Congo de militaires fidèles au précédent régime hutu extrémiste et désireux de lancer une contre-attaque depuis le sol congolais.
Les autorités angolaises ont également rejeté catégoriquement ce rapport, considèrant comme diffamatoires, insultantes et provocantes les allégations selon lesquelles des unités de l’armée angolaise ont été déployées en RDC en échange d’avantages économiques.
Déstabiliser la sous région
Le gouvernement burundais a refusé de reconnaître ce rapport onusien, selon une déclaration faite, vendredi à l’AFP, par son porte-parole, Philippe Nzobonariba.
Ce rapport est clairement destiné à déstabiliser la sous région, a-t-il soutenu.
Philippe Nzobonariba a traité de non-sens l’implication, citée dans ce document, de l’ex-armée burundaise et des anciens mouvements rebelles dans les exactions commises en RD Congo.
Mettre fin à l’impunité
L’organisation humanitaire “Amnesty international” a, par contre, appelé le gouvernement congolais et l’Onu à établir de manière urgente un groupe de travail.
Ce dernier devrait avoir pour mission de mettre au point un plan d’action global et à long terme visant à mettre fin à l’impunité pour les crimes commis dans le pays au cours de la décennie couverte par ce rapport.
Dans un communiqué cité par l’agence frasnce presse, cette ONG a aussi demandé que soit mis un terme aux crimes qui continuent à être commis tous les jours dans ce pays.
Pour Amnesty international, le cycle des violences et des mauvais traitements ne cessera que quand les responsables de crimes, au regard de la loi internationale, devront faire face à leurs responsabilités.