Plus d’une centaine de conflits coutumiers ont été répertoriés durant les dix dernières années dans la province du Nord-Kivu. Le député provincial Mutumba Kuné déplore le fait que jusqu’à ce jour, le gouvernement ne fait aucun effort, ni pour mettre un terme à ces conflit qui persistent ni pour s’impliquer dans leur résolution.
Une question orale avec débat a été adressée au ministre provincial en charge de l’intérieur la semaine dernière par les députés provinciaux à ce sujet.
Un conflit oppose actuellement deux chefs coutumiers dans la chefferie de Bukumu.
Jean Bosco Butsi Bigirwa et Jean Claude Rwandinda Bigaruka se disputent le pouvoir, chacun se considérant comme le chef coutumier légalement reconnu.
Ce n’est pas l’unique cas.
Partout ailleurs dans la province, des conflits de succession et même d’usurpation du pouvoir éclatent ça et là.
Selon le député provincial Mutumba Kuné, au moins 125 conflits coutumiers ont été répertoriés sur toute l’étendue de la province avec des multiples conséquences.
Il l’a déclaré à Radio Okapi:
«D’après ce que nous observons sur terrain, la non prise en charge des conflits du pouvoir coutumier est aussi une cause de la persistance de la guerre entre les gens à la base, donc, ça sème l’insécurité dans chaque territoire. Nous voyons qu’il n’y a pas de volonté au niveau du gouvernement provincial parce que même les cas qui ont été analysés au niveau de la commission d’arbitrage des conflits du pouvoir coutumier, tous ces dossiers là sont mis dans les tiroirs soit du gouverneur de province ou du ministre, alors la situation reste au statuquo.»
La commission d’arbitrage mise sur pied par le gouvernement provincial pour proposer des solutions à ces différents conflits est contestée dans certains territoires.
Elle est accusée de corruption.
Devant l’assemblée provinciale, le ministre provincial de l’intérieur a déclaré que la responsabilité incombe au gouvernement central.
Ce que contestent les députés provinciaux, qui s’appuient sur l’article 204, point 24 de la Constitution.
Cette disposition, soutiennent ces députés provinciaux, confie la responsabilité exclusive en cette matière à la compétence de la province.
L’auteur de la question a donc souhaité transformer celle-ci en une interpellation.